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Message par Ely Julia Dim 23 Aoû 2009 - 23:25

Quelque chose remua
dans le noir. Elle se réveilla doucement. Un frisson la parcourut. Elle laissa
ses sens s'éveillaient peu à peu, émergeant du sommeil, prenant conscience au
fur et à mesure de ce qui l'entourait derrière la brume paisible qui quittait
son esprit. Pas vraiment pressée de quitter les bras de Morphée, elle se donna
le temps de percevoir chaque pli du drap fin contre sa peau, le moelleux et la
tiédeur du lit, le parfum de Nymphéa blanc et de fleur de lotus du linge. Elle
respira l'air frais aux légères notes de lilas qui flottait dans la chambre à
coucher. Elle écarta quelques mèches de ses cheveux blonds cendrés et leva ses
yeux brillants dans l'obscurité vers sa montre. Elle indiquait cinq heures
moins deux du matin.



La jeune femme
sentait la chaleur de son chat sur sa poitrine qui ronronnait tranquillement,
sa queue battant doucement. Quand quelque chose s'emballa au fond de sa
conscience, comme une alarme intérieure qui cherchait à la prévenir que quelque
chose n'allait pas. Une impression de manque. Il allait se passer quelque
chose. Personne ne bougeait à son côté. pas même un bruissement de drap ou une
respiration. Intriguée, la jeune femme chercha la présence de l'autre mais ses
doigts fins ne rencontrèrent que le drap vide encore tiède.



Elle se leva sans
même enfiler de robe de chambre et descendit l'escalier dans la pénombre,
n'émettant aucun son mis à part le froissement du tissu léger et vaporeux de sa
longue chemise de nuit blanche. Le jeune femme avança lentement dans le
couloir, son cœur s'accélérant malgré elle. La lumière de la cuisine se
répandait sur le parquet du couloir jusqu'au mur d'en face. la porte était
ouverte. La jeune femme prit une inspiration et entra. Elle fit trois pas dans
la pièce et s'arrêta sans même respirer, regardant l'homme qui se tenait devant
la fenêtre, de trois quart. Elle ne trouva rien à dire, déglutit difficilement.
Le soleil n'était pas encore levé. L'homme était plongé dans l'obscurité, une
tasse de caféà la main. La jeune femme ne comprit pas tout de suite, comme si
son cerveau refusait de fonctionner.



_"Je n'arrivais
pas à partir."
murmura-t-il, presque pour lui-même. Il en était là. Il
n'avait plus le temps de s'enfuir, de réfléchir à ce qu'il allait faire. Il
allait devoir s'expliquer. Il réfléchissait à quoi dire.. ou plutôt à comment
le dire.



Elle ne comprenait
pas, ne pouvait pas comprendre. Son cerveau s'y refusait, restait bloqué. Ses
yeux se baissèrent en traversant la pièce et rencontrèrent le sac posé aux
pieds de son interlocuteur.



_"oh !",
lacha-t-elle. Faible réaction.



C'est alors qu'elle
comprit.






Il partait. Comme
tous les autres avant lui, il partait.



Ses histoires
n’étaient pas faites pour durer, car ils devaient partir une fois remis. Elle
n’était que passagère dans leurs vies, le temps de les ramener vers leurs
foyers. L’heure était venue pour lui aussi. Il allait retrouver celle qu’il
aimait, son amour. Elle pouvait être fière et devait être heureuse pour lui,
pour eux.



Cette histoire
n’aurait duré qu’un mois. Un mois pour réparer un mariage qui courait au
divorce, un amour qui disparaissait de trop de disputes, d’indifférence.
L’amour et le désir qu’il portait à sa femme s’étaient essoufflés. Il ne savait
même plus ce qu’il lui avait trouvé. Il l’avait trompé. Sa femme l’avait
compris. Leur amour était asphyxié et ils s’étaient séparés parce qu’il n’y
avait rien contre. Ils ne s’étaient pas battus pour leur amour mais avaient
laissé faire. Ils se disputèrent des mois. Ils étaient incapables de se mettre
d’accord pour le divorce. Sa femme en était venue à tant le détester qu’elle ne
voulait plus rien avoir à faire avec lui. Elle avait abandonné. Ils avaient
partagé toutes leurs affaires de manière équitable.



Elle avait rencontré
sa femme. Elles avaient parlé, établit une relation de confiance. Bien sûr, sa
femme n’avait pas su pour son ex-mari. Lui et sa femme s’étaient complètement
perdus. Pourtant, ils ne s’étaient pas oubliés et s’étaient plus naturellement
retrouvés qu’on aurait pu le croire. Elle avait rencontré des histoires plus
difficiles. Elle avait fait ce qu’il fallait pour les réunir. Et ils y étaient
arrivés. Elle savait que s’il hésitait encore c’était parce qu’il ne pouvait
pas partir comme un voleur, sans lui dire aurevoir.






_ « Ce que
je te dois est immense… »
murmura-t-il, toujours le dos tourné.



_ « Tu n’es
pas obligé de dire quoi que se soit ! Tu
n’as pas besoin de te
justifier."
voulut-elle couper. Elle n’avait pas envie d’en entendre plus. Elle
voulait simplement qu’il parte. Qu’il rejoigne sa femme. Elle n'avait aucune envie d'un mélodrame ou d'une confession. La situation était assez claire pour qu'il n'y est besoin de tergiverser. inutile de s'épancher sur le sujet.



_ « Je
pensais que nous n’y arriverions jamais ! Je ne sais pas comment tu as
fait mais tu m’as permis de me rendre compte que j’étais en train de perdre la
femme de ma vie. Je devais tout faire pour la récupérer. J’espère que tu
comprendras. »



_ « Je
comprends. »
répondis-t-elle, naturellement. «Tu n’as rien à te faire
pardonner. J’aurais fait la même chose. »
ajouta-t-elle.



_ « J’aurais
du te dire que je l’avais revu… même si c’était par hasard. Te dire aussi qu’on
s’était donné rendez-vous, qu’on voulait se revoir. Et je crois que c’est un
peu grâce à toi. je veux juste être hônète avec toi.»



C'était déjà fait.

_ « Tu ne
me dois rien. Ce serait égoïste de ma part d’exiger que tu restes. »






La jeune femme le
prit dans ses bras, telle une amie. Elle eu un sourire, lui murmura qu’elle
était heureuse pour lui et sa femme.



_ « Merci. »
lui répondit-il.



Elle le libéra. Il
soupira.



_
« L’avantage quand on part sans se faire prendre, c’est qu’au moins on a
pas à s’embêter pour dire aurevoir. Je n’ai jamais été très doué pour les
séparations. »
grimaça-t-il.



Elle sourit, le
rassura. Il ramassa son sac, s’apprêta à partir.



_ « Bonne
journée ! »
lui souhaita-t-elle.



_
« Aurevoir. » acheva-t-il.












Ely le regarda
partir. Le soleil se levait dehors. Sa lumière entra dans la cuisine, baigna
bientôt la pièce. Elle ne bougeait toujours pas, figée dans la torpeur dans
laquelle ce nouvel adieu l’avait plongé.



Elle restait prostrée
dans le calme de cette pièce claire et lumineuse. Personne n’était là pour voir
combien elle était belle dans la lumière blanche du matin. Tout ce matin
semblait blanc. Elle se tenait debout devant la porte blanche de derrière,
encore ouverte sur le jardin. La lumière et les parfums des fleurs entraient
comme dans un songe. La robe d’ivoire dans laquelle flottait son corps révélé
par la lumière avait une clarté transparente, fantomatique. Ses cheveux blonds
comme les blés coulaient dans son dos, se rependant sur ses épaules comme de
fins fils de soie. La lumière leur donnait un éclat d’or pareil à une aura
angélique. Le jour semblait descendre dans la pièce en une pluie de particules
dorées dans l’air d’une blancheur douce et printanière. Ses lèvres étaient
roses et douces comme un pétale. Sur la table en bois clair, le bouquet de
fleurs était magnifique, les rayons du soleil dansant sur le blanc crémeux et
immaculé, le rose adorable et ravissant, le bleu doux et exquis, le violet
pastel et léger, le vert tendre. Le soleil caressait sa peau laiteuse, se
diffusant à travers la dentelle de neige des rideaux. On eu cru à un ange à la
voir ainsi, une mariée d’une légende merveilleuse. Mais l’ange pleurait. Elle
ne voyait pas la lumière et les couleurs de ce matin. Deux larmes silencieuses
coulaient le long de ses joues. Ely était seule. Toute seule. Elle n’avait plus
envie d’être généreuse, de se montrer si altruiste. Elle voulait être égoïste.
Elle en avait assez d’aider les autres à retrouver l’amour. Elle voulait que
pour une fois quelqu’un reste avec elle, que quelqu’un l’aime elle aussi.






Lorsqu’elle avait
perdu Lucas Ely avait bien cru en mourir. Depuis elle n’avait pas retrouvé
l’amour. Elle avait fait son deuil et avait fait d’autres rencontres mais
jamais ils n’étaient restés. Elle n’avait pas su les gardé, n’avait pas su se
montrer assez passionné pour se battre. Elle aurait peut-être du mais elle ne
savait pas comment.






_ « miaaou ! »


Ely soupira, secoua
la tête comme pour chasser des mouches et essuya d’un geste ses larmes.



* Je ne pensais
pas que j’en arriverais à laisser mon cœur se fermer… à devenir comme toi ! *

adressa-t-elle à sa mère, souriante, sur la photo dans l’ancien cadre de bois sombre.
Une souris blanche passa, couina devant le cadre d’à côté en vieil argent
ciselé.



_ « Bonjour toi ! » lança Ely à la petite souris, la caressant doucement du bout des doigts le
longs de sa colonne.

« Bonjour à toi aussi ! » sourit-elle en
prenant la photo au cadre d’argent. Elle représentait l’image d’un bonheur
passé, Lucas et elle, dans les bras l’un de l’autre sur un lit à la couette
rouge. Ely devait avoir vingt et un ans sur cette photo. On y voyait l’homme qu’elle
aimait lui faire gouter du bout des doigts une fraise dont le bout était
saupoudré de sucre. Elle était encore naturellement brune, les lèvres roses, l’œil
chocolat et brillant, les joues rouges par l’excitation et la joie. La photo n’était
pas bonne mais il était évident qu’ils étaient heureux et amoureux. C’était il
y a longtemps. Ses doigts caressèrent distraitement le visage du jeune homme.
Bien vite, elle s’en détourna et ouvrit la fenêtre de sa chambre. Elle laissa
entrer la lumière du matin et l’air frais et parfumé vint caresser doucement sa
peau claire. Elle frissonna. La rosée faisait briller toute la végétation
alentour. Les arbres étaient magnifiques, les rayons du soleil perçant entre
leurs feuillages. Tout était en fleur. La nature se réveillait dans toute sa
créativité en un spectacle féerique. Ely pouvait maintenant l’apprécier à sa
juste valeur. Cette vision du petit jour lui rappela un poème onirique qu’elle
adorait sur l’homme poursuivant la belle Nature durant l’aurore.






Quittant les songes
que lui inspirait ce matin, Ely Julia prit une douche à l’eau fraiche. En se
regardant dans la glace, elle se dit qu’elle devrait changer de couleur de cheveux.
Elle se trouvait trop pâle et avait envie de retrouver son naturel. Elle enfila
une robe vermeille, des chaussures associées, piqua ses cheveux en chignon avec
des baguettes sombres aux décorations rouges, passa une multitude de bracelets
d’argent et de perles de guerre, des boucles d’oreilles et un collier assortis
avec une finesse et une élégance discrète. Une pivoine vermeille à la corole
ronde et généreuse de pétales soyeux était fichée dans sa chevelure blonde. Ce
rouge allait bien avec son teint de crème, ses joues roses qui se creusaient d’adorables
fossettes quand elle souriait. Son visage était fin. Ses beaux yeux limpides, entourés
de longs cils fins et noirs, lui donnaient un petit air aguicheur, malicieux.
Ses iris d’une chaude et profonde couleur chocolat, brillants avec douceur,
révélaient une grande gentillesse, de la générosité et une certaine intensité.
Elle était heureuse que cette lumière n’ait pas disparue. Ses lèvres fines
rouges formaient un sourire ravissant. La jeune femme jeta un coup d’œil à l’une
des photos épinglée près du miroir. Elle y figurait parmi des amis dans un
night-club. Elle paraissait brune, ainsi que les deux filles qui l’encadraient,
la peau dorée par un soleil brûlant, sirotant leurs verres en riant. Elle avait
des couleurs et des yeux brillants. Elles avaient l’air de bien s’amuser. Elle
avait envie de retrouver cet enthousiasme, envie de rire et de s’amuser à
nouveau. Et c’est ce qu’elle allait faire !
Ely Julia
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Message par Ely Julia Lun 24 Aoû 2009 - 14:58

Elle était arrivée à
la boutique, son cappucino à la main et deux caisses en bois dans les bras.


_ « Il reste encore cinq caisses, deux tableaux et du
mobilier dehors. Prend Elektra avec toi
et rangez-les dans l’arrière boutique. »
ordonna-t-elle à l’une de ses
deux vendeuses, allant elle-même y ranger les siens tandis que les deux
premières clientes évoluaient dans la boutique. Les deux charmantes
vendeuses obéirent immédiatement.


Lorsqu’Ely rangea la dernière boîte, une dizaine de
clientes, un homme compris –un pique de toute évidence- se trouvaient dans le magasin. L’homme
hésitait parmi les rayons, indécis. Il arrêtait ses gestes par quelques fausses
pudeurs ou quelques hontes, réticent.


Deux femmes d’âge mûr
évitaient de s’aventurer vers les
cosmétiques et la confiserie avec des
grimaces désapprobatrices et dégoûtées. Ely nota tout de même qu’elles y
lançaient de brefs regards en coin, luisant de convoitise.


Une femme de quarante ans
était aussi impeccablement habillée que coiffée. Elle devait être une mère de famille aisée,
très respectable et respectée. Une femme digne et impeccable, élevée dans une
famille ne manquant pas de biens, conservatrice et croyante. Elle vivait
sûrement dans une banlieue tranquille et de bonne réputation, très prisée par
les agences immobilières. Son mari la
trompait certainement avec d’autres femmes, agacé par sa rigidité et sa
parfaite moral. Elle devait chercher à sauver son mariage, à satisfaire la
libido de son mari sans savoir ce qui lui manquait, ce qu’il trouvait chez ces
autres femmes au vue de ses recherches mal avisée.


Une autre femme du même âge, un bébé dans les bras et trois
autres enfants dans les pattes, l’air las, tentait vainement de calmer ses marmots bruyants et indisciplinés. Ses enfants étaient jeunes et elle ne devait
donc plus travailler. Il fallait de l’argent pour élever tant d’enfants et sa
chemise aujourd’hui tachée et fripée avait tout l’air d’avoir autrefois été la
chemise couteuse d’une dame de bureau élégante. Mais aujourd’hui femme au
foyer, seul son mari devait continuer à travailler. Il devait être tout le
temps à son bureau, la laissant seule à faire le ménage, la lessive, les
courses, les repas, à s’occuper de leurs enfants toujours actifs, le bébé
vomissant sur tous ses vêtements, l’épuisant toute la journée. Ely savait que tout cela entrainait implacablement
la fin de toute vie sexuelle pour les parents.


Un groupe de jeunes filles fouillaient, testaient la
lingerie entre deux cours, faisant leur shopping entre amies pendant les heures
de trou. Elles avaient déjà plusieurs
sacs.


Deux jeunes femmes piques – à juger par l’accent et les
expressions-, d’une vingtaine d’années, faisaient leurs choix parmi la lingerie légère et colorée, parfaite pour
les chaudes saisons, répondant à leur peau brunie par le soleil. Elles savaient
ce qu’elles aimaient, ce qu’elles voulaient. En effet, il arrivait que des
étrangères -des piques aux trèfles des campagnes éloignées- prenaient toutes leurs économies et partaient dans les
grandes villes dépenser. Cela se produisait le plus souvent lors des vacances,
des changements de saisons (des soldes chez les piques, chose qui n’existaient
pas ici) et la clientèle affluait alors. Cela pouvait
aussi être un évènement important mais cela ne concernait qu’un certains
nombres des gens.


En tout cas, ces deux jeunes femmes –très belles- se firent
plaisir et n’achetèrent que de très belles pièces. Lorsqu’elles quittèrent la
boutique, leurs longues silhouettes fines et déjà légèrement dorées rejoignant la rue en
quelques enjambés légères et rapides, les lycéennes ne purent s’empêchaient de
les regardaient passer. Elles achetèrent diverses lingeries ainsi qu’un costume
chacune. Ainsi, il y eu un chat, un lapin, Mata-Hari, une vilaine écolière et
une petite princesse en sucreries. Ely ne douta pas qu’elles devaient avoir user tous leurs coupons prévus à cet effet après avoir tant de paquets avec elles. Elle eu un grand sourire.





La boutique se remplissait de plus en plus de clients dans
un mouvement permanent et le bruit des coupons froisssés qui passaient des mains des clientes à celles des vendeuses ne cessait plus. C’était un
commerce qui n’avait pas de mal à marcher. Dehors, le soleil brillait de plus
en plus, illuminant la boutique et ses étalages à travers la vitrine. Les deux mignonnes
et agréables petites vendeuses conseillaient les clients –majoritairement clientes-
et les guidaient à travers les rayons.


Dernière édition par Ely Julia le Lun 24 Aoû 2009 - 19:55, édité 1 fois
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Message par Susanne Jeu 26 Nov 2009 - 0:17

(puisque personne ne répond à « prise de tête »...)


Le vent soufflait fort aujourd'hui mais le ciel était d'un bleu magnifique. La fine jeune fille regarda l'horizon pastel, plantée là comme une créature fragile et perdue. Ses longs cheveux d'un blanc de neige volaient au vent, fouettant son visage pâle et délicat. Ses yeux semblaient refléter le ciel. Elle était aussi belle que les princesses de contes de fée. La scène semblait aussi merveilleuse que les plans interminables dans les dessins animés piques pour que les petites filles les réclament les yeux brillants. En cet instant, et depuis maintenant une ou deux bonnes minutes, se déroulait un long panorama de cette rue principale de la capitale trèfle bordée de commerces au milieu duquel restait cette jeune fille égarée, cette ravissante princesse attendant de voir surgit au carrefour un vaillant chevalier sur son beau destrier blanc. Zoom vers cette belle et pâle demoiselle en émoi dans une lumière féérique . Gros plan de trois minutes sur ce visage délicat et d'une beauté à nulle autre pareille, ses yeux rêveurs.
*bruit de klaxon*
_ « Aïe ! »
_ « Non mais vous pouvez pas faire attention ?! Regardez où vous mettez les pieds, bordel ! » s'énerva une voix masculine.
Je levais les yeux, perplexe, vers la voix. C'était celle d'un jeune homme gringalet, mains fourrées dans les poches et mine renfrognée, les cheveux blonds en batailles, les yeux verts, mignon. A l'exception du fait qu'il venait de me rentrer dedans dans une projection de feuilles et d'un liquide chaud, me jetant par terre avec lui. Le chaud breuvage, plus précisément un cacao, avait laissé une tâche brune sur mon bustier jaune. Et, par dessus le marché, il voulait que je m'excuse ! Non, mais quel monde !
_ « C'est vous qui venait de me renverser ! Et en plus on bustier est fichu ! »
_ « Ptètre, mais au moins vous êtes en vie, alors vous pourriez au moins dire merci ! »
Je le regardais abasourdie. * Hein ? Encore en vie ? Mais comment ça ? *
_ « Mais qu'est-ce que vous racontez ? »
Pour me répondre, arriva avec précipitation et le visage livide, un homme d'une cinquantaine d'année, aux vêtements usés et sentant l'âne et le cheval.
_ « Tout va bien, mademoiselle ? Rien de casser ? Je suis vraiment désolé, j'aurais du faire plus attention ! Je vous ai vu à la dernière minute ! Je suis désolé ! »
_ « Je vais bien, je vous assure ! Je... » balbuttiai-je pour tenter de calmer les angoisses du pauvre homme. La foule commençait à s'amasser autour de nous, pleins d'attention à mon égard sans que je sache pourquoi. Tandis, que je répétais que j'allais bien mes yeux cherchaient une explication. Entre les badeaux qui m'encerclaient, j'appercue une petite voiture à moitié renversé sur le trottoir normalement tirée par deux ânes bien qu'il en manqua un. Mes yeux revinrent sur le bonhomme toujours aussi anxieux à mon côté puis retournèrent au véhicule, puis à l'endroit où je me trouvais avant d'être renversée. Mes yeux firent ainsi l'allée retour entre le petit taxi de fortune et mon ancienne place, encore et encore.
*Oups*
Mes joues s'empourprèrent et je fus saisie de honte. Je venais de provoquer un accident ! Et ce type qui m'avait fait tomber, il venait de me sauver la vie ! S'il ne m'avait pas tirer de là j'aurais été écrasée par ce taxi.
_ « Je suis désolée ! Vous avez renversé votre voiture à cause de moi et votre âne s'est enfui ! J'ai provoquée tant d'agitation, je vous demande pardon ! » glapis-je d'une petite voix.
Le vieil homme me regarda avec étonnement. Puis il ria en me désignant le trottoir d'en face du doigt:
_ « Ne t'en fais pas pour ma brave Entinoé ! Elle est plus que ravie que tu l'es libérée ! Maintenant, c'est elle qui va me faire courir avant de pouvoir la rattacher ! Mais c'est bon pour mon coeur, je suis trop vieux pour l'émotion que tu m'as donné petite. » En effet, l'âne était tranquillement entrain de grignoter quelques buissons verts.
«  Tu m'as fait sacrément peur, tu sais ! Faux regarder où tu vas ! C'est dangereux de rester au milieu de la route comme ça ! »
_ «  Oui, vous avez raison. Je n'ai pas été bien prudente. Je vous demande pardon pour tout le soucis que je vous ai causé. »
_ « Ne t'en fais pas ! Au moins tu auras animé nos journées ! » fit-il remarquer avec un sourire et les yeux brillant de malice en désignant la populace agitée autour de nous. J'acquiesçais avec un sourire. Quelque chose me gêna alors que j'entendis un soupir derrière moi. Je me retournais et vis le jeune homme que j'avais grondé tout à l'heure pour m'avoir renversée qui s'en allait en grommelant.
_ « Attends ! » tentai-je de l'appeler mais l'étau des curieux était trop serré pour me laisser partir. Il fallait pourtant que je fasse quelque chose ! Que je le rattrape ! Je ne trouvais alors d'autre moyen pour échapper à ce cercle étouffant que de me dématérialiser, après, toute fois, avoir une dernière fois assurer au pauvre chauffeur de taxi que j'allais bien et que je n'engagerais aucune poursuite, il n'avait rien à craindre. Evidemment, ma disparition fit grand effet, secouant la foule de quidam de grands cris tout d'abord, de murmures plus tard. La foule se dissocia alors suffisamment pour que je puisse m'en extraire. Je ne m'attardais pas, évitant de songer à la désapprobation et à la déception de l'Excuse là où j'avais manqué grandement de discrétion alors que la période se faisait critique et que nous devions le moins possible nous faire remarquer. Quelle gigne !
_ « Attendez ! » hélai-je à nouveau le jeune homme qui n'était pas encore bien loin, s'éloignant en trainant les pieds, le dos courbé et le visage enfoncé dans le col de sa veste comme s'il était frigorifié. Je le rappelai encore jusqu'à ce qu'enfin il m'entende et se retourne. Je crus avoir gagner jusqu'à ce que je m'aperçoive que ses yeux cherchaient encore qui l'avait appelé.
_ « Je suis là ! » indiquai-je.
Il baissa enfin les yeux dans ma direction, l'air étonné.
_ « Ah ! C'est toi ! » se renfrogna-t-il aussitôt qu'il m'eut reconnu avant de reprendre son petit bonhomme de chemin.
Blessée, je me plantai aussitôt devant lui, bras croisés sur la poitrine, l'air aussi entêtée que possible.
_ « Bon, qu'est- ce que tu veux encore la tête de linotte ? » demanda, ou plutôt, rala-t-il. « Si tu t'as besoin d'une baby-sitter je suis pas intéressé. »
_ « Tu viens de me sauver la vie, c'est ça ? » lui demandai-je directement.

*Qu'est-ce que... ?! Non, mais c'est qui cette fille ?! Sur quel oiseau je suis encore tombé moi ? *
Je venais d'empêcher cette fille de se faire écraser, elle m'engueule, et 'y aurait que maintenant qu'elle s'en rend compte ? Elle le fait exprès ?!
_ « Tu te crois drôle ? Ecoute, si c'est une blague montre moi juste la caméra, ok ? »
_ « C'est pas un blague et je doute qu'il y est des caméras sur ce continent. » me fit-elle remarquer le plus naturellement du monde. N'empêche qu'elle était toujours sur mon chemin !... Et qu'elle n'a pas l'air de se moquer de moi...
_ «  Non, attend ! T'es sérieuse ? T'as rien vu de ce qui se passait ? C'est dingue ! Pour une fois que je sauve la vie d'une fille, elle s'en rend même pas compte ! Ca devait être sacrément intéressant ce à quoi tu pensais ! » riai-je.
Elle, ça n'avait pas du tout l'air de la faire rire. En fait, elle avait complétement l'air ailleurs... encore une fois. Il était surprenant de voir comment ses grands yeux vous regardaient. Ils étaient beaux, ses yeux. Très grands c'est vrai. Si pâles qu'on avaient pas l'impression qu'ils aient une couleur propre, mais plutôt comme s'ils avaient été... délavés. En fait, c'était à peu près vrai pour toute sa personne. Pâle. Elle avait un plus joli visage que ce que j'avais pensé au départ. Une peau blanche qui semblait si douce à caresser. Des joues pâles mais radieuses, toutes rondes et veloutées. Une moue trop mignonne qui lui donnait des petits airs, un je ne sais quoi qui fit naître une drôle et douce chaleur en moi. Sa voix aussi était jolie, douce et joyeuse mais avec des intonations sensuelles aussi. Même ses vêtements lui allaient bien ! Elle était plutôt mignonne en faite ! Et même jolie.
* Oui ! Un très joli bout de femme !*
Je revenais toujours sur ses yeux. C'était comme s'ils ne vous voyez pas réellement, qu'ils regardaient quelque chose au-delà de vous...
_ "Elle est entrée." souffla-t-elle soudain, me sortant de ma rêverie. Elle avait toujours fixé dans ma direction... sauf que de toute évidence ce n'est pas moi qu'elle regardait, pas avec cette expression amoureuse si saisissante sur le visage.
Douche froide. A nouveau, je reconnu ce pincement au coeur, cette douleur secrète et étrange au creux de la poitrine et la colère qui me tordait l'estomac.
* Merde ! Quel con ! Qu'est-ce que je m'imaginais ! T'es vraiment trop bête, gars !*
Je ne pus pas m'en empêcher. C'en était trop ! Je serrais les dents et fermais les poings, refermant mes bras autour de mon ventre pour qu'il arrête de se tordre et, envoyant un coup de pied contre je ne sais quoi qui trainait par terre et alla voler je ne sais où, je me mis à crier :
_ « Mais, bordel, c'est quoi ton problème ?! Stupide idiote ! Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je te sauve, hein ? Pourquoi toi ? Merde ! Merde ! Merde ! J'chuis vraiment trop bête ! Mais qu'est-ce qui m'a pris de jouer les preux chevaliers ! J'aurais du... J'aurais du te laisser te faire écraser, ou... ou ça aurait du être à quelqu'un d'autre de le faire, tiens ! Quelqu'un... »
La p'tite me regardait, avec ses beaux yeux clairs, presque blanc. Je les avais mal regardé, ses yeux. Ils étaient pas délavés, ils étaient lumineux. Clairs comme la lumière.
Je soupirais.
_ «  Allez, c'est bon! Ca sert à rien. Je suis fini de toute façon. Et qu'est-ce que j'y peux ? »
Je réussis tout de même à lui sourire.
_ « Fais attention à toi, ok ? Je serais pas toujours là pour te sauver. »
Je me retournais vers l'endroit qu'elle regardait, cherchant l'objet de tant d'amour et je la vis. Une femme dans une échoppe, une seule cliente. Elle était jolie.
_ « Prends soin d'elle. Et ne laisse pas la vingt-quatrième image gagner. » lui souhaitai-je en guise d'encouragement avant de m'en aller, triste et amoureux, résolu.


Je n'avais pas tout compris. J'avais surtout saisi la dernière phrase et le feu bleu et tumultueux qui le dévorait dan un élan incompressible, se tordant sur lui-même comme s'il était malade. Une humeur mouvementée, tourmentée.
Oh non ! Voir un personne en monochromatique ce n'était pas vraiment inhabituelle pour moi. En fait, ce n'est que l'âme des gens que je vois. Tout le monde dit « ton âme est blanche et pure » ou « ton âme est noire et mauvaise » mais en réalité personne n'en sait rien ! A part moi, je veux dire. Et peut-être quelques rares autres personnes. Les âmes ne sont pas réellement monochromatiques, bien sûr ! L'être humain risquerait de s'en trouver bien simplifié et beaucoup trop lisse et prévisible... Ce serait l'horreur ! Toutes les âmes ne m'apparaissent pas de cette façon. Ne vous faites pas d'illusion, je peux voir toutes les âmes ! Et tout ce qu'elles cachent, le bon comme le mauvais ! Mais je ne suis pas là pour juger. Et puis vous ne savez même pas que je lis dans votre âme. Je vous écoute aussi, et je vous parle. Pour vous redonner espoir.
Parfois, lorsqu'une âme éprouve un profond désespoir, une part de lui-même s'éteint, comme avec cet homme. C'était cette indicible flamme bleue m'apparaissant un court instant avant qu'il ne disparaisse à l'angle de la rue d'en face, emmitouflé dans sa veste. Il avait un pas pressé cette fois, pas comme lorsqu'il m'avait fallu lui courir après. En tout cas, il allait falloir que je le retrouve et que je l'aide. Dès que j'aurais résolu un dernier problème personnel.
Revenant à ce qui me préoccupait une minute plus tôt, je suivis du regard une jeune femme qui courait jusqu'à une autre boutique dans laquelle elle pénétra mais dont elle ne ressortirait pas avant dix-huit heures.
_ « Soleil sucré ! »
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Message par Ely Julia Lun 4 Jan 2010 - 1:55

Lorsqu'il pénétra dans la boutique, il dut s'écarter pour laisser un compère sortir. Un autre pêcheur. La boutique attirait toujours autant de monde. Il finit tout de fois par repérer la femme qu'il recherchait.
S'il s'écoutait, dans l'envolée passionnée que son apparition lui infligeait depuis le premier jour, il oserait dire qu'elle était restée la plus lumineuse de toutes les femmes du monde. Elle n'avait rien perdu de son sel et de sa légèreté parmi la multitude d'hommes et de femmes de cette ronde commerciale. Ils étaient tous aussi insipides et semblables finalement, quand elle était seule capable de vous entraîner dans la danse, vous mettant le feu au coeur et au corps sans rien y faire, avec une innocence qui vous transperçait le coeur mieux qu'une arme à feu. Il y avait bien longtemps, quand il y pensait, qu'elle avait mis son coeur à l'arrêt. Sa silhouette était, inexorablement et douloureusement, exquise. Elle portait à ravir aussi bien une petite robe rouge cintrée que de beaux cheveux bouclés. Son bon goût ne s'était pas plus éteint que sa beauté. Il n'y avait qu'elle pour porter robe si délicieuse avec autant d'élégance, bien que l'assortiment de ce vêtement et de sa lourde chevelure blonde lui inspira une journée de vacances en été. Comme il maudit son sourire ravissant.

Elle allait monter lorsqu'il lui saisit la taille. Il avait bien pris soin de museler la plaie infectée qu'elle lui infligeait. Le souvenir qu'il avait gardé de son parfum ne lui rendait pas justice. L'odeur de sa peau (elle ne mettait jamais de parfum, cela lui donnait des allergies) lui tordit le bas ventre. Avant même que sa main est enlacée sa taille, le simple frôlement de ses doigts sur le tissus lui brûla la peau. Il s'avança à son côté tandis qu'ils marchaient toujours, et lui posa un baiser sur la joue. Un coups de couteau de plus qu'il s'infligeait chaque semaine, drogué qu'il était à cette femme pleine de douceur et bien trop généreuse. Naturellement, elle connaissait les sentiments qu'il nourrissait pour elle, seulement, les livres et les films mentent : être délivré du secret ne rend pas cet amour plus supportable.

_ « Tu es toujours aussi ravissante ! » s'exclama-t-il, avec la même joie réelle qu'un enfant faisant le beau et le grand devant sa maitresse d'école.
_ « Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-elle sans même le voir.
_ « Je ne m'attendais pas à un accueil chaleureux, mais là, reconnais que tu n'es pas très gentille ! »
_ « J'étais seulement en train de me demander pourquoi j'avais voulu ouvrir cette boutique. Pourquoi pas un sex-shop ? » s'exclama la jeune femme.
_ « Parce qu'un sex-shop n'offre que du sexe en boîte et que toi tu voulais souligner et susciter l'amour et la beauté de chacun, ce qui peut amener à des relations sexuelles et du plaisir. » rappela-t-il d'une voix compréhensive en frottant le bord de sa moustache grisonnante. « Mais qu'est-ce qui t'as mis dans cet état ? »
_ « Le client qui vient de sortir. »
_ « Il a l'air tout à fait ordinaire ! » nota-t-il sans mieux comprendre.
Elle lui décocha un regard peu amène et accéléra l'allure, le distançant de quelques marches.
_ « De toute évidence, ce constat t'est déplaisant. Ceci dit, dans les faits, il n'en reste pas moins exacte : Il a l'air tout ce qu'il y a de plus normal ! Ce qui me fait dire que, seul, je ne pourrais pas deviner grand chose, puisque tout ce que je peux faire c'est le dévisager de la tête au pied. Alors, dis moi : que reproche-tu exactement à ton... à ce client ? Qui avait d'ailleurs plutôt l'air heureux de tes services quand il est parti. Alors de quoi te plains-tu ? » s'exclama le jeune homme en la rattrapant en quelques bonds. Toujours aussi preste, il se planta devant elle, la rattrapa à chacune de ses tentatives pour l'éviter.
_ « Etre ordinaire n'est pas un synonyme de santé apparemment ! Je parle de santé mentale, bien entendu. »
_ « Evidemment ! Mais pourquoi est-ce que tu parle de ça ? »
_ « Parce que ce cher client tout à fait anodin, comme tu dis, est un pédophile. Sa femme a décidé de divorcer parce qu'elle le soupçonnait de la tromper : il avait l'air bizarrement plus heureux et épanouie... Et effectivement, elle avait raison. Ce qu'elle ne devait pas soupçonner c'était qu'il la trompait avec sa fille ! Et il a naturellement lui aussi la garde de son enfant. »
_ « Pourquoi tu ne le dis pas à la police ? »
_ « Parce qu'on est pas chez les piques et qu'ici ça ne se dénonce pas : ça fait parti des moeurs. Les pratiques sexuelles tiennent du choix et des préférences de chacun. C'est une liberté commune. » expliqua la jeune femme, en levant ses jolis yeux au ciel.
_ « D'accord, et quel est le rapport avec toi ? Tu tiens une boutique de lingerie et accessoire, alors commet es-tu au courant de ce qui peut se passer dans la vie privée, et d'autant plus dans la vie sexuelle, de ces inconnus ? » nota-t-il.
_ « Tu ne tiens pas ta vie sexuelle comme privée, en tout cas pas avec moi. Et bien, mes clients ne sont pas différents ! Il est préférable à ma chère clientèle de me confier, à moi, des tas de choses sur leurs vies amoureuses ou sexuelles, de me demander des conseils, etc, parce que, précisément, je tiens cette boutique et qu'ils se disent : « Oh ! Elle qui sait si bien ce qui plaît à des amants, elle pourrait sûrement m'aider. Elle doit en connaître des choses sur le sexe, les relations amoureuses ! ».
C'est vrai que lorsqu'on vient choisir de la lingerie, d'abord c'est pour son plaisir, et c'est aussi pour son partenaire ! Et pour ça, c'est vrai qu'on a parfois besoin de conseils. Pour ça, oui, je suis toute à fait prêtre à répondre à leur demande, et à les conseiller de mon mieux. Je le ferais aussi si un jour une de mes clientes (ou un de mes clients) a des problèmes de coeur, qu'elle ou il a besoin de conseils et qu'elle ne sait pas à qui en parlait, pourquoi pas ? J'ai bien tenue une rubrique du coeur.

Seulement, je ne suis pas non plus sexologue ou psychiatre : certains de mes clients s'attendent à ce que je résolve leurs problèmes comme par magie, sans qu'ils n'aient rien à faire. Un peu comme un complexe d'Oeudipe raté ! Mais je suis pas magicienne, je peux pas réciter une formule magique pour que cet homme qui vient de sortir est enfin une sexualité normale, qu'il n'ait plus à se torturer en sachant que violer que son enfant est mal tout en souffrant de ce désir et de cet... amour terrible ! Et que sa petite fille n'ait plus à souffrir de son père ! Je ne peux pas faire ça ! Je le voudrais, je t'assure !
Je ne dis pas que je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait qu'après tout si ça marche, tant mieux, mais pas lorsqu'il y a tant de souffrance qui en découle.
Et moi, je ne sais pas quoi lui dire à cet homme qui m'avoue qu'il n'arrive pas à sortir sa fille de sa tête et qu'il l'aime et la désire comme un fou et vient me supplier de l'aider, de lui dire ce qui ne va pas chez lui et quoi faire contre ça ! Je ne sais pas quoi lui répondre, Armand ! Je ne peux pas lui dire que je ne peux rien pour lui, que c'est un psy qu'il devrait aller voir, sauf qu'il n'y a pas à Elbuck et qu'il est tout seul mais qu'il doit arrêter parce qu'il fait du mal à sa fille ! Je ne pas me désintéressais de ça. Je ne sais pas comment faire ! Et je vois la douleur de cet homme face à son impuissance à lutter contre lui-même, je peux imaginer celle de sa fille. Je sais qu'il n'arrêtera jamais lui-même, pas plus qu'il aura le courage de se séparer de sa fille.

Mais il n'y a personne pour l'aider, lui et tous ces autres que je vois chaque jour. Ils viennent acheter des sous-vêtements ou des chocolats à leurs poupées ou à leur petite fille qu'ils visitent pendant que maman dort, et ensuite, même les boîtes de strip-tease, les prostituées, les maisons closes ou les clubs pour les amateurs de jeunes filles prépuverts ne suffiront plus et ils commenceront à suivre l'objet de leur désir dans la rue et peut-être même que cela finira par un meurtre ! »

_ « Tu ne crois pas que tu vas un peu loin ? Que tu dramatise ?»
_ « Tu n'imagine pas le nombre de viols de femmes, d'hommes et d'enfants que cette ville connait. Moi si. Moi je le sais et je ne peux rien faire pour les en empêcher : il n'y aucune institution, aucune loi. C'est ordinaire. Les piques ne savent pas leur chance. »
_ « Ely, ils ne tueront personne. » assura-t-il, d'une voix paternelle.
L'intéressée fronça le nez avec une moue triste.
_ « Tu viens juste de débarquer à Elbuck et tu es directement venu ici, n'est-ce pas ? »
_ « Oui, comme chaque fois. Pourquoi ? » demanda-t-il, soupçonneux.
_ « Tu sais, tu devrais vraiment apprendre à ouvrir tes oreilles tout en marchant, ça t'éviterait de passer à côté de la grande info de la semaine ! Un homme a été violé et tué en début de semaine. Son visage était cagoulé mais son meurtrier avait tout de même recouvert son corps : il l'avait enterré de façon religieuse. Je connaissais le meurtrier... »
_ « Prémonition ? »
_ « La femme de la victime et celle du meurtrier font parti de mes innombrables clients, ce qui n'a rien d'extraordinaire. La victime, un homme hétéro, était très amoureux de sa femme et toujours aussi attiré sexuellement par elle. Quand à l'autre époux... »
_ « Il était homosexuel ? »
Elle acquiesça.
_ « Mais, chez vous, un homosexuel n'a pas besoin de se cacher. Je comprend pas ! Les trèfles sont beaucoup plus ouverts et libérés sur ce qui est des attirances et des pratiques sexuelles que chez nous, et qu'un homme en arrive au viol à force de réfréner ses pulsions sexuelles qui pourraient ne pas être acceptés, c'est plutôt chez les piques que ça arrive ! »
_ « Je te l'ai dit : la victime était un homme hétérosexuel et très amoureux de sa femme. »
_ « Notre mari assassin était amoureux de l'homme qu'il ne pourrait jamais avoir. » diagnostiqua le jeune homme. « C'est une triste histoire, Ely, c'est vrai ! Mais quel est le rapport avec toi ? »
_ « Il est venu plusieurs fois à la boutique. Il pensait qu'il arriverait à trouver un moyen, par la lingerie, etc, de susciter un désir physique de sa femme suffisant pour le détourner de cet homme. Mais évidemment, il n'y a pas de solution miracle. Il m'a demandé de l'aider mais je ne pouvais rien faire. » avoua Ely, sa voix se brisant à la fin de sa phrase.
_ « Ce n'est pas ta faute ! Tu ne peux pas changer le monde à toi toute seule ! »
_ « Je sais. » soupira-t-elle.

_ « Tu as changé de bureau ? » remarqua Armant, lorsqu'il pénétra dans la pièce.
_ « Oui. Ca te plait ? » interrogea Ely.
_ « J'aime beaucoup ! Ce tableau est vraiment superbe ! Dommage que tu l'es déjà acheté. Le seul changement auquel je n'arrive pas à me faire c'est la couleur de tes cheveux ! » ria-t-il.
C'était un bel homme. Bien proportionné, suffisamment grand, quarante-six ans, le plus grand fournisseur de tissus et dentelles de la jeune créatrice, mais avant tous un ami, nous venait tout droit de chez les piques. Marié depuis vingt-neuf ans, il avait été leur hôte lors du weeck-end qui avait manqué tuer l'ex-fiancé d'Ely. Par chance, cela n'avait pas abîmé leur relation. Il avait un air distingué, élégant et suffisamment riche pour jet privé et bateaux. Il ne parlait jamais pour ne rien dire, était réfléchi, intelligent, déterminé, professionnel et avec un grand sens de la justice. Par certains côtés, il était aussi têtu, séduisant, beau-parleur et prenant les choses sans grand sérieux ce qui irritait passablement la jeune femme, bien qu'ils échangeaient parfois des joutes verbales des plus appréciables. Cultivé, il avait le verbe haut en couleur, l'esprit prompt et était plein de bon goût. Par ailleurs, il était aussi rigoureux dans ses comptes que sur la qualité des produits. Les yeux verts, ses cheveux châtains toujours si soigneusement coiffé, il portait un costume beige très élégant, un parapluie assorti, et une petite moustache.
Il découvrait nonchalamment la pièce, faisant comme chez lui.
_ « Je croyais que j'étais jolie en blonde ? » rappela la jeune femme.
_ « Oui, c'est vrai, mais je te préférais en brune ! » dit-il, l'oeil rieur, en se saisissant d'un chocolat dont la boîte avait été abandonnée là, ouverte.
_ « A ta place, je n'y goûterais pas ! Il y a assez d'oestrogène et de progestérone dedans pour porter atteinte à ta virilité pendant un bon mois ! »
_ « Oestrogène et progestérone ? » interrogea-t-il en reposant immédiatement le chocolat.
_ « Un nouveau genre de contraceptif. Les dosages ne sont pas encore tout à fait au point. Mais je me dis que ça pourrait être un progrès dans l'esprit trèfle, ne serait-ce que pour les femmes. »
_ « Dans ce cas, tu ne devrais peut-être pas les laisser à la porter de tout le monde. » suggéra Armant avec un oeil méfiant sur tout ce qui meublait la pièce, les mains bien dans les poches.
_ « Je ne peux pas, il leur faut de la lumière. »
_ « Aux chocolats ? »
Elle acquiesça tout naturellement.
_ « Tes roses sont très belles ! »
_ « Merci, mais elles ne sont pas encore tout à fait au point. Il me manque un ingrédient. J'avais pris l'habitude d'aller dans une boutique où l'on peut trouver des tas de produits plus ou moins sûrs tenue par une jeune femme assez mignonne. Je connais beaucoup de cliente qui tueraient pour avoir des yeux marrons aussi lumineux ! Malheureusement, elle est partie. »
_ « Je pensais que quelqu'un t'avait offert ces roses. Quelles genres de modifications est-ce que tu fais sur elles au juste ? »
_ « Tu t'inquiète ? Tu ne pense tout de même pas que j'ai perdu la main ? »
_ « Non, ça je suis sûr que non ! Mais, j'ai failli avalé l'équivalent d'un mois de pilules contraceptives, alors... »
_ « Ceux sont des aphrodisiaques ! »
_ « Des fleurs aphrodisiaques ? Ne me dis pas que c'est une commande de la ville pour de nouveaux buissons ? »
_ « Tu sais que tu es drôle ! »
_ « Comment est-ce que ça fonctionne ? Il suffit de les respirer ? »
_ « Non, heureusement ! Ces roses vont servir de confiseries. »
_ « Donc, il faut obligatoirement les manger ? »
_ « Une fois préparées. L'effet aphrodisiaque est du à une réaction chimique avec le saccharose et n'est activé qu'une fois que les pétales ont été chauffés à haute température et ont refroidi lentement. »
_ « Tu as vraiment réussis à faire ça ? »
_ « Je mérite ma réputation ! Globalement, ça marche, mais il faut que j'améliore encore la conservation. »
_ « Comment sais-tu que le goût n'est pas infecte si tu ne peux pas les manger ? »
_ « Qui a dit que je ne les avais pas goûté ? » répliqua Ely.
Armant leva les yeux au ciel.
_ « Et avec qui ? » interrogea-t-il.
_ « Ca, ça ne te regarde pas ! »
_ « Peut-être ! » répondit-il avec un air pensif.
La jeune femme lui décocha un regard peu amène.
_ « Ce que je veux dire, c'est que je te connais assez bien pour savoir que tu ne testerais pas sur toi un produit avant d'être sûr que les manipulations que tu as pu faire ne sont pas dangereuses. Alors je me demandais si je devais m'attendre à ce qu'un bellâtre débarque un jour dans ta boutique en t'accusant de l'avoir empoisonné ? » se défendit son interlocuteur.
Ely pinça les lèvres, loin de goûter à cette mauvaise plaisanterie.
_ « Navré ! Je rembobine ! » s'excusa Armand. Il savait qu'Ely faisait toujours très attention quand à ses expérimentations, voire même excessivement prudente à ses yeux.
*« Imagine un jour que les modifications que j'ai apporté à une plante est un effet malencontreux comme, par exemple, la production de spores extrêmement toxiques. Et que ces mêmes spores se volatilisent dans l'air que tu respire. » lui avait-elle dit.*
Armand ignorait toute fois que la mère d'Ely avait usé des compétences de sa fille quand à transformer de belles petites fleurs inoffensives en cadeaux empoisonnés. Ely n'en avait pas eu conscience à l'époque mais aujourd'hui s'était autre chose. En grandissant, en devenant adulte, elle s'était rappelée et maintenant, elle préférait les enterrer.


Deux heures plus tard, les deux amis sortaient du bureau.
_ « Tu veux qu'on aille manger quelque part ? » proposa Armand.
_ « A cette heure ? Tu es fou ! Je n'aurais jamais assez de trois vendeuses ! »
_ « Dommage ! J'aurais voulu te parler face à face. » marmonna-t-il, de sombre humeur.
_ « Et on ne peut pas en marchant ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as l'air soucieux. »
Il faisait maintenant dix ans de plus, comme s'il avait vieilli d'un coup, en franchissant la porte du bureau. Ely lui prit la main et un courant électrique qu'elle reconnu aussitôt emporta son esprit contre sa volonté : une prémonition.
Ce n'était pas réellement une image claire et précise mais plutôt une peine et un sentiment d'impuissance. Avec une note de colère. L'impression d'avoir le mot cherché sur le bout de la langue sans réussir à mettre le doigt dessus. Peut-être une question qui lui brûle les lèvres, sans qu'elle ose le dire ?
Dans le même temps, une image de vaisselle, d'une assiette qui se brise s'imposa à son esprit, sans passer par ses bâtonnets et ses cônes. A travers l'éblouissement de la lumière sur la porcelaine, la statuette d'un couple marié comme celle que l'on pose sur le sommet des gâteaux de mariages qui fond en eau, les deux personnages chantant à l'unisson une chanson qu'elle ne reconnaissait pas. Elle essaya de se concentrer mais lors de ses prémonitions elle n'avait plus aucun contrôle sur son esprit. Déjà, elle s'aperçut qu'elle regardait la figurine depuis l'appartement d'en face et derrière un objectif. Elle ne voyait rien de l'appartement dans lequel était la statuette, elle n'avait que le sentiment de ne pas être chez elle. Lorsque la silhouette eu totalement fondu, ce fut comme si toute l'eau qui l'a composée lui tombait dessus, froide. Dans un dernier flasch de lumière, se dissipa l'image d'un chevalier dont les éléments de l'armures partaient en lambeau.
Retour à la réalité. Ely était de retour dans sa boutique, tenant toujours Armand par la main. D'expérience, elle savait que sa prémonition avait duré trop peu de temps (quelques secondes) pour qu'il se soit aperçu de quelque chose. Elle n'avait plus non plus cette crispation de tout son corps comme s'il luttait contre cette vision, du moins plus de façon aussi visible qu'autrefois. Seulement, Armand la connaissait depuis assez longtemps pour s'en rendre compte.
_ « Tout va bien ? » demanda-t-il.
_ « Oui. Oui, ça va. » répondit la jeune femme tandis qu'elle essayait de déchiffrer ce qu'elle venait de voir. Par exemple, quelle chanson était-ce ? Armand était-il le marié sur la statuette ? Le chevalier ? Ces deux personnages étaient-ils le même homme ? Ely savait également que lorsqu'il s'agissait de prémonitions involontaires ce qu'elle ressentait n'était pas forcément les attentes ou les désirs de la victime de cette prémonition, mais parfois ceux d'une autre personne impliquée. En tout cas, ça avait un lien avec la vie amoureuse d'Armand, sa vie de couple.
_ « Qu'est-ce que tu as vu ? » répéta ce dernier.
_ « Armand, qu'est-ce qui ne va pas ? »
Armand soupira, passant sa main dans ses cheveux comme s'il se débattait avec lui-même.
_ « J'ai une question à te poser... »
Une question ? Il s'agissait donc bien de ses espérances. La chanson parlait de la fin d'une histoire d'amour, d'une rupture, mais elle n'en était pas sure. Cependant, la statuette de mariage qui fond et la sensation de douche froide, ce devait être un mariage qui tombait à l'eau, un mariage dissout. Est-ce qu'il avait peur que Marie (sa femme) le quitte ?
_ « Je crois que Marie me trompe. » avoua-t-il enfin, clairement. Ely comprenait l'image du preux chevalier mis à nu.
_ « C'est ça que tu as vu ? » interrogea-t-il.
_ « C'est pour ça que tu es venu ? »
_ « Ely, s'il te plaît, tu dois me le dire ! »
_ « Premièrement, je n'ai aucune obligation envers toi. Ensuite, même si j'avais vu quelque chose à propos de ta femme je ne te le dirais pas. Si tu veux savoir si elle te trompe demande lui toi-même, sincèrement. Je ne t'aiderais pas à espionner ta femme, je trouve ça déloyale. Dernièrement, si jamais il s'avérait qu'elle ait eu une liaison, avant de l'accuser de tous les maux, regarde toi dans un miroir. »
_ « Ce qui veut dire ? »
_ « Amanda. »
_ « Ca n'a absolument rien à voir ! »
_ « Tu as eu une histoire avec une autre femme (mariée également de surcroît !) pendant six ans, et ça n'aurait rien à voir avec l'éventuelle histoire que ta femme pourrait avoir avec quelqu'un d'autre ? »
_ «  Tu sais bien qu'Amanda et moi c'était une histoire d'amour ! »
_ « Et si Marie a une histoire avec un autre homme c'est simplement une histoire de sexe, c'est ça ? Elle ne peut pas être amoureuse de lui ? Elle ne peut être qu'amoureuse de toi ? »
_ « Ce n'est pas du tout ce que je voulais dire ! J'aime ma femme, tu le sais. Mais j'aime aussi Amanda. Je suis amoureux de deux femmes. »
_ « Et comme la polygamie est interdite chez vous, il ne vous restait plus qu'à devenir amant et maîtresse ? »
_ « Pourquoi est-ce que tu veux me faire passer pour le méchant ? »
_ « Ecoute, je sais qu'Amanda et toi c'était du sérieux. Je sais aussi que tu l'aimais déjà avant d'épouser Marie, mais que ça ne veut pas dire que tu n'aimais pas réellement Marie. Tu adorais les deux et je crois que tu les aime toujours autant, même après qu'Amanda est décidée de mettre fin à votre relation. Armand, Marie est au courant pour ta liaison avec Amanda et elle sait depuis quelque temps que ce n'était pas seulement une histoire de sexe, mais pire encore, une histoire d'amour. Elle sait que son mari est amoureux d'une autre femme, sûrement déjà avant leur mariage, et qu'il lui a toujours menti. »
_ « Je ne lui ais pas menti ! »
_ « Si, au moins par omission ! En lui cachant ton amour pour Amanda. Tu ne lui as jamais rien avoué, alors, dis moi, qu'est-elle censé croire ? Que tu lui as offert une vie d'imbécile et que tu l'as prise pour une idiote ? Que finalement le plus beau jour de sa vie, l'homme qu'elle a épousé, et le seul qu'elle ait aimé, n'a pas dit « oui » par amour comme il lui a promit ? Que tout ça n'était qu'une belle imposture de près de trente ans ? »
_ « Mais enfin, je l'aime, elle devrait le savoir ! »
_ « Mais comment est-elle censée le savoir ? Tout ce qu'elle elle sait c'est que l'homme qu'elle aimait et qu'elle croyait amoureuse d'elle l'a trompé et que, de surcroît, ils étaient amoureux. Alors que pouvait-elle penser ? Toi même, en sachant tout l'amour qu'elle t'a donné, regarde à quelle vitesse tu l'a condamnée ! »
Armand enfouit son visage dans ses mains. Il avait l'air brisé. L'homme sûr de lui et plein d'esprit s'était évaporé. Il ne restait plus qu'un homme désemparé, assis sur une chaise, le dos vouté et le visage dans les mains. C'est dur pour tout le monde de se sentir perdu, sans repaire, sans plus savoir ce qui est sûr et ce qui est un mensonge. Le soupçon est un poison, aucun couple n'y reste. Le manque de confiance c'est la mort de l'homme.
_ « J'aime ma femme, mais si je lui dis la vérité, rien ne me garantit qu'elle me croira après ce que je lui ais fait et je risque de la perdre. »
_ « Tu l'as déjà perdu, Armand. Mais tu peux la reconquérir : elle a besoin que tu lui dise la vérité, peu importe ce qu'elle sait déjà. Dis le lui ! Sois honnête avec elle ! Montre lui que tout n'était pas mensonge, que tu l'aime et qu'elle peut encore te faire confiance. Et ensuite, si elle a quelque chose à te dire, elle te le dira ! » murmura Ely à son ami, en le prenant dans ses bras le temps qu'il se calme.
_ « Rentre chez toi, Armand ! Et discute avec ta femme ! » lui conseilla-t-elle.
Il accepta d'un signe de tête, la remercia chaleureusement et se laissa raccompagner jusqu'à la porte.
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