Robert Begarion vs le Jacobien

[Rire gigantesque]

Créature abjecte, nauséabonde et poisseuse, suppôt du nickel-cadmium...

Je te défie !

Et rien ne saurait te protéger de mon ire fulminante et dévastatrice !


Arrive, maraud !

Défi relevé, à condition toutefois que quelqu'un parvienne à trouver un contexte dans lequel la pauvre créature affronterait cette machine à tuer que tu veux lui mettre en face...

Terrain : une jungle Dense du continent Carreau.

Suite à des incursions (plus ou moins réussies) dans différentes bases des différentes Nations (cette jungle était l'endroit idéal pour se planquer), les deux protagonistes tombent l'un sur l'autre dans une clairière.

Bonne chance aux participants :)

Le Jacobien, au fin fond de la Jungle de Diandom, était actuellement penché sur un massif de solanacées extrêmement étranges. Il n'était pas un expert en botanique, mais il savait quand même faire la différence entre la pomme de terre et le datura en temps normal. Or, en l'occurence il était parfaitement incapable de dire de laquelle de ces deux plantes celle à laquelle il avait affaire était la plus proche, et celà le perturbait grandement.
Aussi loin qu'il se souvienne, il n'avait jamais vu une plante possédant à la fois des tubercules enterrés et des capsules épineuses au bout des branches.

Avec un vrombissement excédé, le Jacobien essayait de comprendre comment une telle plante pouvait raisonnablement voir le jour, quand soudain un craquement retentit, proche.

Tous ses sens soudain en alerte, le Jacobien se rappela les paroles de son père : "Ne laisse jamais personne te voir tel que tu es vraiment, Michel... Les gens ne sont pas habitués à voir des formes de vies comme toi, et on essaierait certainement de te tuer !"
Le Jacobien n'avait écouté ça que d'une oreille distraite, se disant qu'aux endroits où il allait se promener il n'y avait à priori rien qui puisse être réellement dangereux pour lui. Et il avait de bonnes raisons de penser ça, étant donné que la plupart des animaux se tenaient à distance prudente de lui. Mais pourtant, pourtant, il était certain qu'on s'approchait de lui...

Prudemment, le Jacobien entreprit de modifier son apparence autant que la chose était possible pour ressembler à un être humain évoquant vaguement son père... Certains détails ne collaient pas, par exemple son absence d'odeur, mais le résultat final était plutôt concluant.

Sous les yeux ébahis du paladin, l'indéfinissable forme rapetissait, et abandonnait sa sombre teinte d'émeraude pour se métamorphoser en quelque chose de plus compact, de plus humain aussi. Si on exceptait que la peau chevauchait par endroits les vêtements alors que l'inverse eût été plus logique, et d'autres détails ergonomiques de cette espèce, le monstre avait maintenant l'allure approximative d'un enfant de dix ou onze ans. Robert répugnait fortement à tirer sur une telle cible, aussi il entreprit de la contourner posément, tout en la gardant en joue. Cette chose capable d'imiter une apparence humaine avec une telle précision faisait bringueballer à grand bruit les rouages savamment huilés de son cortex

*Il me le faut vivant. Cela doit être une variété de prédateur polymorphe qui imite l'apparence de sa proie pour la piéger. Foutregnoll ! Mais ça voudrait dire qu'il a dévoré ce gosse il y a peu !!! Quelle infâme créature... Tu ne t'en sortiras pas ainsi, je peux te le certifier.*

Inspirant un grand coup, Robert pointa sa flèche à pointe large vers une branche supérieure du palétuvier situé derrière le jacobien, puis relâcha promptement la corde. Le trait vrilla les airs avec un sifflement étouffé, puis un craquement humide lorsqu'il brisa le bois à la base de la branche. Laquelle fondit sur l'enfant, et s'écrasa sur son crâne dans un bruit mat. La créature, effondrée sous l'épais morceau de bois, semblait passablement sonnée, ce sur quoi Robert supposa que sa résistance aux chocs devait être fonction de son apparence, à la manière d'une carte qui prenait forme animale. Encochant une deuxième flèche, il s'approcha afin de prendre le pouls du frêle petit corps.

[Tu vas avoir envie de me tuer en découvrant enfin ce post que tu attends depuis si longtemps... ^^' Du reste, je vais devoir jouer un peu Beggy, mais là je sais pas comment j'aurais pu faire autrement]

S'approchant du Jacobien, ser Begarion ôta un de ses gantelets de mailles, approcha sa main prudemment... mais deux choses le retinrent de toucher la créature. D'une, il sentit la chaleur intense qui irradiait du corps, et, de l'autre, sentant une odeur étrange, il leva les yeux et remarqua que la branche, au contact de l'"enfant", était en train de se désagréger lentement sous l'effet d'un phénomène qui lui était inconnu, ne semblant tenir ni de la combustion ni de la corrosion. Le Jacobien, lui, commençait à se remettre du choc, murmurant "Papa ?". C'est alors qu'il aperçut Robert, en train de porter littéralement la main sur lui.

Il considéra l'arc dans le dos du noble, puis la branche tombée sur lui, fit une rapide association entre les deux, et fut passablement irrité. La branche s'enflamma soudainement comme un fétu de paille, et, bien qu'elle fut fait d'un bois très humide, brûla entièrement en quelques secondes, sans causer les moindre dommage à l'enfant qui n'en était pas vraiment un. Celui-ci se releva, et toisa Begarion de haut autant qu'il était possible à un nain d'un mètre cinquante deux.

"Vous ! Qui que vous soyez, je vous prierai de justifier ou excuser incessamment cette agression, au nom de la politesse et des bonnes moeurs, sous peine de quoi je n'hésiterai pas à vous amener devant la justice de votre pays pour coup et blessures et voies de fait sur une personne innocente ! Alors, j'attends ! De quel droit vous livrez-vous à ces actions ?"

L'être n'avait pas vraiment l'air de se sentir en réel danger ou de mesurer à quel point son discours semblait déplacé dans la bouche d'un enfant de dix ans (ou même d'un être humain en général) venant de subir un attentat direct à son existence.
Par contre, il avait vraiment l'air furieux.

[Bord***** c'est censé être un combat ! Mais arrête de tergiverser un peu... Faut tout faire soi-même.]

[Je t'avais prévenu que le jacobien était une créature plus évoluée que Beggy qui répugnait à se lancer dans un fight pour un oui ou pour un non... ^^]

*Comment ça, me traîner devant la justice !? C'est MOI, le justicier ici, et il n'est pas question qu'un mangeur d'enfants, fût-il pyromancien grandiloquent, m'intende quelque procès, sinon d'intentions. Ma foi, je l'occis tout de suite ou je le fais avouer d'abord ? Eh bien, puisqu'il veut discuter...*

Délaissant sa posture guerrière au profit d'un maintien plus cérémoniel, Robert fit mine de considérer l'enfant avec le plus haut dégoût, à peu près comme s'il se demandait si même les serviteurs ne rechigneraient pas à nettoyer pareille crasse. Puis il articula posément, en choisissant ses mots avec un soin tout thérapeutique :

"De quelle légitimité puis-je me targuer, me demandez-vous ? Voyons : tout d'abord de ma position sociale et juridique, me rendant compétent ès arrestations musclées et mises hors d'état de nuire, puis mon accréditation de paladin assermenté m'autorisant sans réserve à étriper les monstres répugnants et divers tels que vous, et enfin la sacro-sainte et universellement admise loi du plus fort, que je m'en vais à l'instant redémontrer et appliquer."

Ce sur quoi Robert mit la main à son pommeau, défourailla son bel acier, et taillada verticalement le Jacob apocryphe au niveau de l'épaule droite. Seul un bruit de déchirement un peu flasque croisa le fer avec lui, puis le membre tranché bondit comme un ressort. Robert l'esquiva de peu, pour l'observer s'applatir non loin d'un végétal jaune et rouge en contrebas. Le Jacobien amputé vibra et lâcha un feulement de théière bouillante, tandis que feu son bras se décomposait en fumant, émettant des lueurs vertes inquiétantes.

Robert recula prudemment : *Sacrebleu. Cela s'annonce plus difficile que prévu.*

Ha ! C'était donc une de ces brutes épaisses avec qui il était impossible de discuter ! Avec une wobulation excédée, le Jacobien ramena à lui par interaction forte le morceau que l'animal venait de détacher de son corps et le remit en place, puis il lança à Robert un regard qui aurait pu tuer n'importe quel cardiaque.

Puis, dans un sifflement strident à mi-chemin entre le chant des pires oiseaux et les Quatres Saisons de Vivaldi, le Jacobien projeta un faisceau d'infrarouges vers la main de Robert, tentant de le désarmer en le brûlant. Rapidement, la température commença à monter, et le Jacobien se tint prêt à réagir au moindre mouvement brusque.

*Je suggère, monsieur, que vous jettiez votre arme et vous rendiez sans résistance...*

[Ok, let the fight begin !!! \o/]

Stupéfiante espèce, Robert en était conscient. Comme si son mimétisme makabolique et ses bluffants dons d'imitation vocale ne lui suffisaient pas, il savait apparemment projeter des vagues de chaleur très précises. Restait à déterminer s'il en serait encore capable une fois empaillé.

*D'autant qu'il a probablement bouffé un malheureux Cœur pour assimiler son pouvoir... Je vais le pourfendre, le trancher et le massacrer à loisir, il paiera ses méfaits au centuple !!!*

Dédaignant complètement les âfres de la douleur brûlante à son poignet droit, Robert se saisit de son coupe-choux familial et fondit sur le Jacobien. Il tailla franchement de haut en bas, séparant son adversaire en deux moitiés jusqu'à hauteur des reins, puis flanqua violemment un revers en arc de cercle qui éparpilla le haut du monstre en une demi-douzaine de morceaux.

Il eut alors droit à la prestation d'un orchestre de feulements courroucés aux cuiseurs vapeur, tandis que deux jambes restaient stoïques devant lui, à peine reliées par une portion de bas-ventre. Chaque bout amputé de Jacobien se coagulait en un tas informe de bouillasse verdâtre, fumante, sifflante et luminescente. Quant à savoir de quoi il s'agissait, c'était hors de la compétence du bon paladin. Des déjections ? Des mues ? Une forme de reproduction particulièrement immonde ?

Robert ne voyait qu'une utilité possible à la matière, quelle qu'elle soit.

Il pointa le fer de son arme vers l'organe le plus proche, et y enfourna lentement sa lame.

Pschhhhhhh...

L'acier émit un gémissement, comme si il avait été plongé dans une substance corrosive... Et d'ailleurs peut-être était-ce le cas ? Ou pas ? Qui sait donc de quoi exactement est constitué le Jacobien lors même que sa composition est changeante ?

Tout ce qui restait d'apparence humaine se fondit brutalement en une bouillie verte frémissante. Puis lentement, les morceaux se regroupèrent, s'agglutinèrent... autour de l'épée de Sieur Begarion !

Une voix profonde, bien différente de la précédente, se fit entendre...

"Vous êtes plutôt du genre agaçant, vous, non ?"

Et la partie de l'épée immergée dans le Jacobien, désormais sous sa forme usuelle, commença à rougir de plus en plus... Mais, au grand désappointement du Jacobien qui ratait ainsi son effet théâtral, ne se liquéfia pas. Le Jacobien, n'ayant jamais rencontré d'acier valyrien dans sa courte existence, fut assez perturbé par ce matériau dont la température de fusion violait toutes les lois de la thermodynamique.

Puis, se ressaisissant il tenta une nouvelle expérience : s'étirant d'un coup et bondissant sans crier gare, il s'enroula sous la forme d'un film verdâtre autour de Begarion, dans l'idée que celui-ci n'oserait sans doute pas se frapper lui-même au moyen de son arme et que, s'il osait, il parviendrait probablement à se mutiler gravement. L'idée étant de mettre ledit personnage dans une situation où il accepterait de concéder sa victoire au Jacobien et de le laisser tranquille.

Inutile de préciser que le Jacobien, ce faisant, à cause de ses faibles connaissances en matière de biologie, avait bouché les orifices respiratoires du chevalier, ce qui mettait ce dernier dans une situation assez problématique.

Une question délicate se devait d'être soulevée :

Robert Begarion en allait-il être amené à tenter de manger du Jacobien pour survivre ?

[Note HRP : Je me demande... Est-ce qu'être recouvert d'une pellicule de Jacobien ça revient à porter une armure très très lourde ?]

Suivant un réflexe aussi naturellement humain en général que profondément stupide en l'occurrence, Robert inspira... ou du moins tenta à pleins poumons de saisir une miette d'air, et ne parvint qu'à s'emplir la bouche d'une matière chaude, âcre et pâteuse. S'étouffant instantanément dans ce magma hermétiquement verdâtre, il tomba à genoux, enserrant son gosier avec des mains qui peinaient à écarter la gangue de Jacobien les séparant du cou. Littéralement pris de vitesse par la promptitude de son adversaire à effectuer sa manœuvre de phagocytose, la situation semblait échapper à toutes les aptitudes martiales d'un chevalier figurant pourtant parmi les plus aguerris de Thear.

Aussi, Robert ne put dans l'urgence qu'appliquer sa tactique défensive, dite de la dernière chance : il focalisa ce qui lui restait de lucidité vers son ennemi, afin de provoquer l'incandescence, puis l'inflammation de sa maille d'acier. De toutes ses forces, Robert chercha à brûler la substance et la créature qui lui obturaient chacune de ses pores. Le Jacobien chauffa au rouge en quelques dixièmes de seconde, et commença à enfler puis à se soulever vers la cime des arbres.

Cependant, malgré une pression et une température interne éprouvantes, la gangue malmenée par son prisonnier tenait bon, et Robert suffoquait en vain dans sa fournaise. Du moins jusqu'à ce qu'un des constituants du Jacobien n'entre soudainement en combustion. Aussitôt, une déchirure se forma et la déflagration en jaillit furieusement, telle un volcan entrant en éruption et projetant des débris enflammés de tous cotés.

Par enchaînement, chacun des autres éléments de la mélasse prit feu, et la créature se retrouva en position incertaine, avant de tout bonnement exploser, dans un ouragan de flammes de fin du monde.



Lorsque Robert se releva, il put constater qu'un cercle de de braises noircies l'entourait sur près de vingt mètres, et que la végétation la plus proche continuait de flamber avec appétit. Mais nulle trace de son opposant. De feu son opposant, certainement, et sans mauvais jeu de mots, se gaussa-t-il.

C'est alors qu'une brume brûlante, comme un infime flux d'air, frôla le visage de Robert, en un murmure :

"Je me vengerai..."

http://perso.wanadoo.fr/neolander/untitled.mp3

Puis le flux d'air vert s'écarta doucement dans le lointain afin d'aller ramasser ses morceaux et se recondenser de l'état gazeux et oxydé dans lequel Begarion l'avait laissé, se laissant porter par les courants d'air...

[Bon, ok, je te l'accorde parce qu'une de mes règles de rp est d'éviter la course au "non, c'est moi le plus bourrin !", par contre pour demain tu me feras en exercice :

1/Il s'est passé quoi au juste ? J'espère ne pas avoir à te rappeler que la fission nucléaire c'est un problème de masse plus que de chaleur, et je ne vois aucune raison qui pourrait faire exploser un machin majoritairement métallique comme ça, même à forte température... Le vaporiser à la rigueur, mais ça n'aurait pas de tels effets !

2/Je veux bien que Robert soit un Coeur et tout ce que tu veux, mais comment il survit à un évènement aussi spectaculairement hollywoodien (dont on dirait presque qu'il a été conçu dans cette optique bling bling) que celui que tu décris ??? Oo]

[Mon exo avec un peu de retard, mais t'avais qu'à pas le donner en période scolaire intense, prof indigne :

1) Tu vois marqué "nucléaire" quelque part, toi ? Aucune réaction de ce type n'a eu lieu dans mon post, je puis te l'assurer. De plus, dans le cas contraire la zone de dégâts serait un rien plus étendue que ce petit cercle de calcination.

Le Jacobien a pris feu, tout simplement : il est composé de tout un tas de matériaux bizarres, qui radioactifs, qui métaux lourds, qui dérivés alcalinoterreux, qui sous-protozoaires et qui de ta pure invention, mais la Loi de la Plus Grande Probabilité affirme qu'il y a bien un truc dans cette bouillasse qui doit cramer.

Donc combustion en milieu confiné (la gangue hermétique du Jacobien lové autour de Robert), donc explosion, puis brisure sous la surpression (le Jacobien se déchire, ou se troue, ou se dismute, peu m'importe : il cède) donc déflagration. La fournaise s'étend grâce à un milieu propice, et consume une grande part du Jacobien (c'est un à priori, je te laissais la discrétion d'estimer les dégâts exacts) Robert défaille quelque peu, puis reprend ses esprits au bout d'un temps indéfini.

Quelque chose à redire ?

(je précise avant que tu me ressorte le coup du "machin majoritairement métallique" que le fer peut brûler, tout comme pas mal de ses collègues : 3 Fe + 4 O2 = Fe3O4 oxyde magnétique de fer, si tu souhaites des données précises)

2) Les Cœurs manient couramment l'élément feu, qui part généralement de leurs membres (boules de feu & CO.) on considérera donc, au même titre que les piques qui respirent sous l'eau du fait de leur forme animale, qu'ils y sont sinon immunisés, du moins beaucoup plus résistants que la moyenne.

Néanmoins, la dureté de l'épreuve pour Robert y est nettement décrite, les conditions à l'intérieur du Jacobien étant extrêmes. L'explosion est donc davantage libératrice que dommageable pour Robert, d'autant plus qu'en étant l'épicentre, il n'est pas concerné par l'onde de choc, ni la vague de chaleur. Au contraire, la température environnante décroit nettement pour lui, sans compter qu'il peut à nouveau respirer (du moins tant que l'incendie ne pompe pas tout l'air environnant)

C'est à peu près tout, et je crois bien que cela répond à tes questions.

Je précise toutefois qu'il ne s'agissait en rien d'une course au bourrinisme mais d'une réponse d'urgence à une attaque prenant Robert de court. Celui-ci n'a donc pas pu évaluer la menace et a en quelque sorte "balancé toute la sauce" sans réfléchir. Le combat aurait tout aussi bien pu continuer sur un terrain moins "hollywoodien", Robert étant bien incapable de déclencher de tels effets spéciaux tout seul. Mais j'aime bien ton final alors je m'en satisfais largement ^^]

[PS : il y a un couac dans ta musique, 5ème seconde]