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Des bannières et des mouettes [CLOS]

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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Des bannières et des mouettes [CLOS]

Message par Robert Begarion Jeu 23 Oct 2008 - 0:34

Nul sifflement au monde n'avait les vertus tapageuses de ce que pouvaient produire une escadrille de volatiles marins. Ça piaillait, ça caquetait, ça pépiait de tous côtés. Le boucan était assez infernal pour quiconque pensait s'adonner aux plaisirs de la sieste pendant sa pause. Oui, on s'imagine trop souvent le grand large comme une vaste étendue calme et majestueuse, dégageant une aura de sérénité sur le navire solitaire, duquel on ne peut contempler que l'horizon infini des flots à perte de vue. Jusqu'ici, la croyance populaire se justifiait. Néanmoins, les colossales variétés à plumes qui occupaient les océans de Decenta Emdor ôtaient une certaine solennité à cette vision. Selon le navigateur, la présence de tels spécimens indiquait indubitablement que le Ventre Affamé se rapprochait de Diandom, assurait-il tout sourire. Ce qui n'empêchait nullement le barreur de qualifier à l'aide de termes raffinés tout gabarit de volaille qui passait trop près de lui, ce depuis qu'un rapace ventru lui avait embarqué sous le nez un casse-croûte d'une livre et demie, à peine entamé. La voracité de ces bestiaux était souvent effrayante, et chacun à bord veillait scrupuleusement à ce que le porte de la cambuse reste en permanence fermée.


"Alors, vous n'en faîtes toujours qu'à vot'tête, pas vrai, m'sire ?" L'homme qui venait d'interpeller Robert n'était autre que Matthos Mervault, le second du navire. Vêtu assez gauchement d'une chemise sans manches -mais qui avait certainement dû en posséder en des temps plus fastes- et de chausses brunes délavées, arborant d'épais biceps d'homme de la mer ainsi qu'un teint généreusement hâlé, il regardait d'un air perplexe le chevalier entièrement carapaçonné de plate, et nonchalamment accoudé au garde-fou.

"Vous savez bien que c'est pas prudent : si y'a une risée qui pointe du nez, d'un coup, comme ça... J'ai déjà perdu plusieurs matelots, de cette façon, eux aussi ils pensaient avoir le pied marin. Mais le pied, ça veut pas dire. Rony l'sait, sur un bateau comme çui-là, y'a rien qui sert tant qu'la tête, pouvez m'croire."
Robert sourit distraitement.
- J'aime assez tenter le sort, voyez-vous. D'autant plus quand cela ne coûte rien, ou du moins guère davantage. Certes, on peut aisément se prémunir contre tous les accidents sordides de la vie : regarder si une calèche arrive avant de s'engager au coin de la rue, ne pas trop s'approcher des rambardes trop basses, faire bouillir l'eau du ruisseau avant d'en boire... Mais toutes ces manières de bonnes femmes me semblent prendre un temps précieux, et ôtent toute saveur au côté aventureux d'une existence. À quoi bon vivre une routine quotidienne durant laquelle la moitié de nos efforts sont employés à ce que demain soit identique à hier, dites-moi ?"

Le marin aguerri qu'était Matthos avait assez de mal à accepter ce point de vue. En fait, malgré plus de quinze ans à manœuvrer les gréements et les cordages, il ne parvenait pas à considérer les voyages en mer comme l'ordre normal des choses. Au contraire, ils gardaient leur côté imprévisibles et grandioses, et c'était cela qui lui plaisait.
"Enfin... Est-ce bien nécessaire d'adresser ces pieds de nez aux éléments ? J'connais bien des hommes joueurs, vous pensez, mais aucun assez pour charger l'ennemi à moitié nu. Et les seules armures qui peuvent vous protéger d'Davy Jones, elles sont en laine et en coton. Vous d'vriez comprendre ça, vous qu'êtes chevalier ?" Robert comprenait, mais ce n'était pas le jeu qui le taraudait, c'était une quête. Celle de l'aboutissement de ses convictions face aux déplorables prétentions de la destinée. "Et puis même si on s'fait éperonner par des pirates, avec le choc des coques, votre armure vous déséquilibrera mieux qu'elle vous protégera, soyez sûr. Pis, elle pourrait même vous faire traverser le château avant et dire bonjour à la poiscaille par la cale à goudron. Vous auriez même pas à vous battre pour y rester."

Des pirates, ils en avaient croisés. Deux, pour être précis. Le premier, un dromon aux lignes basses et aux rames agiles, les avait surpris très peu après la sortie de la rade. Le second, une galère vive mais passablement amochée par de précédents combats, leur était tombée dessus en haute mer, voilà deux jours de cela. Tous deux avaient compris le réel péril d'engager un bâtiment Thearien sur une coque mal calfatée.
"Si jamais un forban parvenait à nous emboutir avant d'avoir fini de se calciner, ce ne seront plus les capacités d'équilibriste de chacun qui compteront, mais le nombre d'hommes, l'inflexibilité de leur moral, l'épaisseur de leur cuirasse, et le tranchant de leur acier. N'espérez aucunement que la légèreté de votre équipement vous procure un quelconque avantage en matière de vitesse : vous réagirez toujours moins vite qu'une plaque d'armure, quel que soit le coup porté."
Matthos soupesa les assertions de Robert, puis fit une moue peu convaincue, et exprima sa désapprobation d'un haussement d'épaules.
"J'veux bien que la ferraille vous évite les mauvais coups de main d'homme, mais je reste persuadé qu'aussi épaisse qu'elle puisse être, aucune espèce de tôlerie ne pourra rien contre la force du navire. Et vous dites toujours pas comment on parvient à bouger avec le tangage et le ressac, dans un carcan pareil
- Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses : on s'imagine au visu que le port de la maille et du haubert est un mal nécessaire, qui réduit la mobilité à rien, ou presque, en vous donnant toutefois une chance de survivre substantielle. Cependant, toute la liberté perdue en rapidité et en finesse n'est absolument rien en considération de celle gagnée en sérénité. La peur du combat paralyse bien davantage que n'importe quelle armure, et le courage s'acquiert plus aisément en sachant quelques dizaines de livres d'acier entre soi et la pique de l'adversaire. Lâchez un fantassin léger avec un braquemart et un écu sur un champ de bataille, vous obtenez un pleutre ; montez-le sur un destrier, avec un harnois et deux douzaines de compagnons, c'est devenu un brave."


À cela, le second ne répliqua pas, mais on devinait sans trop se tordre les méninges quelle question le taraudait : le vaillant Robert Begarion se métamorphosait-il en poule mouillée une fois sorti de sa bien-aimée livrée de fer ? L'intéressé sourit en coin. C'était une idée qui revenait souvent sur le tapis, la relativité de la valeur des chevaliers de Thear. Si sur le champ de bataille, leur réputation n'était plus à faire, peu s'étaient à ce jour illustrés en combat rapproché. Pour son compte, Robert ne s'en tirait pas plus mal qu'un autre, mais il est vrai que sa musculature n'était guère appropriée à des mouvements brusques et désordonnés.


"Terre ! Diandom en vue !"
S'égosillant tout son saoul, la vigie avait réveillé tout l'équipage de sa somnolence habituelle. Le coin du pont où les deux hommes débattaient fut soudainement envahi par des matelots avides de tavernes et de bière fraîche, se bousculant les uns les autres afin d'apercevoir la côte. L'allure du Ventre Affamé n'était pas excessive, mais déjà se profilaient à l'horizon les imposantes machines de déchargement flanquant les rives du port. Le vaisseau serait bientôt à quai, et les jours d'un assassin désormais comptés.


Dernière édition par Maka T. le Dim 7 Juin 2009 - 16:03, édité 9 fois (Raison : Le SAV est passé.)
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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Re: Des bannières et des mouettes [CLOS]

Message par Alexi Keravna Lun 27 Oct 2008 - 16:00

Le principal port de Diandom n'était pas particulièrement remarquable. C'était un endroit assez banal, quoique plus grand qu'aucun autre lieu de débarquement du continent. Autour des quais où l'on débarquait marchandises et -le cas échant- visiteurs étrangers, s'était peu à peu construite toute une petite ville, peuplée de commerçants, de manutentionnaires, de quelques négociants qui avaient préféré habiter au point stratégique de leurs activités, de pêcheurs plus ou moins organisés … et, bien entendu, de quelques autres corps de métier indispensables au bien être du marin touchant terre après des semaines, voire des mois, de navigation. Contrairement à ce que l'on pourrait parfois penser, le commerce entre les continents était très développé sur tout Decenta Emdor. Les habitants eux-mêmes n'en avaient pas toujours conscience, et pourtant n'importe quel Trèfle trouvait naturel de posséder des objets en métal (matière principalement produite en territoire Cœur), aucun Cœur n'était surpris de trouver chez lui des objets de verre d'une délicatesse inconnue ailleurs qu'en pays Carreau … et tous appréciaient les produits de la technologie Pique. Le port, donc, était particulièrement animé, et ne souffrait d'interruptions que lors des tempêtes qui bloquaient tout navire à terre (et tout homme à la taverne).

Sur un quai situé à l'une des extrémités du port, une grue … et bien, une grue faisait le pied de grue, si vous me passez l'expression. Il ne s'agissait nullement d'un outil de transbordement de marchandises, comme l'on en trouvait pourtant une quantité assez phénoménale le long des pontons. Ce n'était pas non plus la dénomination familière d'une catégorie socioprofessionnelle sous-entendue plus haut. C'était bel et bien un oiseau. Plus exactement, le Carreau se tenait là, debout depuis une heure, sous sa forme humaine -mais sa forme animale était bien une grue. L'homme était grand et maigre, noyé dans un costume d'un bleu clair flamboyant qui clamait haut et fort son statut de privilégié -peu de gens, ici, portaient autre chose qu'une rude tenue de travail. Il attendait ainsi depuis suffisamment longtemps pour commencer à s'impatienter, et son pied tapait un rythme régulier sur le bois du ponton, marquant son agacement comme une horloge marque le temps.

Un battement d'ailes le fit se retourner. Un faucon pèlerin se posa sur les planches humides ; sa silhouette se fit floue, et un jeune homme prit sa place.


"Enfin ! Où donc étiez-vous passé ? lâcha la grue d'un ton excédé.
- Je vous prie de m'excuser, mais je n'ai fait que partir en reconnaissance, sur vos conseils, monsieur. Le navire arrive, vous devriez bientôt pouvoir le voir."

L'homme en bleu se tourna vers le large, et dut admettre que son compagnon avait raison. Il apercevait, à la limite de son champ de vision, le pavillon Cœur. Il jeta un regard sur le jeune homme. Celui-ci se tenait très droit dans ses habits blancs, et ne prenait pas la peine de lisser les quelques mèches blondes que le vent faisait voltiger hors de sa queue-de-cheval.

"Je vous en prie, lieutenant, arrêtez de vous mettre au garde-à-vous tout le temps comme cela ! Vous êtes sensé être un diplomate, pas un militaire."

Le jeune homme eut l'air gêné, mais fit un effort pour prendre une posture plus détendue.

"Je ne comprend vraiment pas, soliloqua l'homme en bleu, pourquoi on m'a collé un militaire dans les jambes !... Comme si mes talents de diplomates n'étaient pas suffisants pour mener des négociations !
- Si je puis me permettre, monsieur, je me fais passer pour un diplomate, et ne suis donc pas là comme représentant de l'armée …
- Je sais, vous êtes là pour vous assurer de ma sécurité, et blablabla … Vous m'avez déjà raconté ça, et vos supérieurs avant vous ! Cela n'empêche que je ne comprend pas ce qui, d'un seul coup, rend la diplomatie si dangereuse qu'on juge bon de me donner un garde du corps …"

Le jeune homme ne répondit pas. Il n'avait, lui non plus, pas la moindre idée de ce qui avait poussé sa hiérarchie à le dépêcher ici. On l'avait choisi, lui plutôt qu'un autre militaire plus expérimenté, parce qu'il n'avait pas trop l'allure militaire, justement, aux dires de son supérieur immédiat ; mais quant aux raisons d'une implication de l'armée dans cette rencontre diplomatique a priori banale …

Le diplomate scrutait l'horizon avec intensité, comme si son regard insistant allait obliger le navire à approcher plus vite. Le jeune homme restait en retrait, s'efforçant de ne pas quitter son attitude à la fois effacée et totalement impossible à assimiler à un militaire. Il retint un soupir. Il n'avait pas trop eu à se plaindre, l'un dans l'autre, depuis leur départ de la capitale … La grue se contentait de lui donner des ordres avec hauteur, tout en se plaignant de sa présence dans des monologues où il omettait simplement que l'objet de ses récriminations était présent. Ç'aurait pu être pire.


"Alexi Keravna !" lança soudain le diplomate, criant presque.

Le jeune homme manqua sursauter, mais se reprit immédiatement.


"Oui, monsieur ? répondit-il d'un ton neutre.
- Je veux être bien sûr que vous ne me gênerez pas au cours de ma mission. Répétez moi encore une fois ce que nous avons décidé.
- Vous êtes Nosqueor Gruidae, grand diplomate Carreau, et l'on vous a chargé de former le novice que je suis en la matière … Je ne suis là que pour apprendre les ficelles du métier, j'écoute les conversations sans y prendre part, je me tiens en retrait et je me fais oublier autant que possible."

Intérieurement, Alexi levait les yeux au ciel. On lui avait suffisamment rabâché son rôle pour que cette ultime répétition prenne des allures de farce de par son inutilité.

Nosqueor lui lança un regard peu convaincu, mais acquiesça.


"Vous avez l'air de connaître votre rôle … Mais si vous faites échouer les négociations, je m'arrangerait personnellement pour vous faire virer !
- Je sais monsieur, vous me l'avez déjà dit …"

Le navire Cœur entra dans le port.
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Message par Sxib Lun 3 Nov 2008 - 16:08

Il n'y a pas qu'un oiseau blanc et son petit poussin à regarder le bateau pénétrer dans le port... Il y a aussi une corneille... blanche. Aux yeux rouges. Oui, je sais, vous me direz que ce n'est pas très discret comme forme. Mais que voulez-vous, je n'ai jamais réussi à maîtriser complètement ce ****** de pouvoir. Ca aurait pu être pire. Par exemple si j'avais une patte d'éléphant. Mmmh. Mieux vaut ne pas y penser.

Toujours est-il que les Coeurs viennent d'arriver en terre Carreaux. Une visite diplomatique ? Etrange, il me semblait que les relations entre les deux pays étaient assez... froides, si j'ose dire.
M'enfin bon.
C'est toujours une occasion pour moi de mettre un peu le désordre dans les deux pays... héhéhé. Avec un peu de chance, ça attirera peut-être un Atout.
La corneille s'envole.


Martyn Loutter Quin [HRP : pas d'inspi pour le nom xD] était Coeur. Il était même un noble. Jeune, assez pâle pour son pays, il ne sortait jamais. Pourtant tout le monde connaissait ses tours de mots agiles, et sa langue si acérée. Comme tout les Coeurs, il était sujet au mal de mer. Quand il avait entendu "Terre !" il s'était précipité sur le pont. Grave erreur. Après avoir vidé le contenu de son estomac, il rentra dans sa cabine pour se changer. Oui, arriver en terre étrangère dans un costume sale relevait de la déclaration de guerre. Et puis, il ne pouvait pas supporter d'être sale. La poussière le dégoûtait encore plus que ces répugnants Trèfles.
Pourquoi je parle au passé ? Eh bien, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de monde qui sache qu'il a fait le grand saut juste avant d'entrer dans le port. Plus grand-monde de vivant, du moins. Mettons ça sur le compte des maladies contractées pendant le voyage.
Toujours est-il que le voilà sortant sur le pont du navire enfin accosté frais comme un gardon.


"Enfin de la Terre ! La durée du voyage m'a semblé devenir une éternité !"

Je me demande bien quand ils vont se rendre compte de ma présence. Normalement j'ai caché mon odeur, mon aura et tout ce qu'il s'en suit. En plus, je pense que ce corps n'a (pour une fois) aucun défaut ! Ouf.
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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Je voulais survivre à Jackal, et me voici face au level sup...

Message par Robert Begarion Mer 5 Nov 2008 - 1:35

L'accostage fut rude. La carène bombée et le haut bord de la caraque n'étaient clairement pas compatibles avec un quai conçu pour de basses et fines trirèmes. La coque tint néanmoins suffisamment bien le choc pour que les lanceurs d'amarres ne perdent pas pied. Quelques matelots sautèrent sur la jetée en se balançant d'une drisse à la force des bras, puis s'efforcèrent de nouer les bouts aux bolards de fonte avant que le ressac ne déporte le navire. C'est au terme d'une lutte épique contre l'élément redouté par tout natif de Thear, que le mastodonte de bois et de toile fut entravé promptement, sous le regard incrédule des portefaix carreaux qui paraissaient assister à une sorte de corrida maritime. D'un air satisfait, le capitaine Lambert lâcha la barre, et fit signe que la manœuvre était terminée. Matthos Mervault ordonna d'une voix tonnante qu'on affale la voilure encore gréée, et qu'on dispose la passerelle. Robert, toujours adossé à son garde-fou tribord, semblait moins enthousiaste. Décompté de ses hommes le nombre de ceux qui avaient légué leur déjeuné à la faune sous marine, il cherchait à établir combien il lui en restait de présentables pour faire son entrée en ville. Moins qu'il en aurait souhaités, hélas.


"Un grand téméraire, le cap'taine." : Matthos avait distribué ses directives, en revenait converser auprès du chevalier. "Il tient lui-même la barre à toutes ses entrées en rade. Celles en territoire étranger, pour sûr, pas quand il rentre à la baille, là c'est pépère dans son hamac, et qu'on le sonne quand on a terminé. Dire que doit pas y'avoir trois hommes à bord qui supportent d'être dans les araignées quand on touche terre. Bouge trop, qu'y disent. Bin lui, le cap'taine, il lit Chateaubriand suspendu des deux bouts, comme ça.
Tenez, en parlant de tripes, vous les avez choisis comment, vos fantassins ? Va bientôt avoir plus de soupe par dessus bord qu'on en a servi pendant l'voyage, savez. Regardez, là, revoilà le p'tit Martyn, il a l'air plus frais que tout de suite, dites. Il a de la tenue, ce drôle, j'aime bien. Et puis du cran, de ressortir tout neuf, plutôt que de se terrer au fond de sa piaule jusqu'à l'appel."

Robert approuva du chef. Si seulement la moitié des geignards qui lui servaient d'escorte suivaient son exemple, il pourrait envisager de ne pas passer pour un faquin débilitant aux yeux des étrangers. Dire qu'ils étaient censés révérer le même Joker que ces gens. Décidément, les croyances n'avaient plus ce pouvoir fédérateur auprès des peuples. Il interpella d'un coup Martyn, pour lui désigner une pique entoilée au milieu du pont.
"Viens là, tu porteras l'étendard, puisque tu es le plus présentable. Félicitations, jouvenceau, t'as de l'étoffe. Je sais pas encore de quoi, mais on fera quelque chose de toi. Tu le feras peut-être même de ton propre chef, si tu continues comme ça."

Les quelques soldats encore valides formèrent une haie d'honneur au pied du navire et les chevaliers tenant debout, encore moins nombreux, s'avancèrent, Robert en tête. Il tenta maladroitement de se rappeler les quelques notions d'héraldique carreau qu'il avait emmagasinées à grand peine. Bah, les titres honorifiques de Thear seraient assez bons pour ces pédants rutilants.
"Bien le bonjour, messire. Je suis Robert Begarion de Ventrefosse, et j'ai l'insigne privilège d' apporter à votre suzerain les respects de sa Majesté. Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur de m'adresser céans ?"
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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Re: Des bannières et des mouettes [CLOS]

Message par Jackal Mer 5 Nov 2008 - 18:16

un homme tout de noir vetu était caché dans les coins les plus sombre du port...

de ses yeux d'aigle il avait pu voir le bateau accoster, et s'appprochait maintenant pour aller souhaiter la "bienvenue" a ses invités.

jackal pensait, en regardant fixement le fameux Robert Begarion de Ventrefosse, qu'il aurait peut être eu plus vite fait de faire couler son bateau... enfin il pouvait toujour servir vivant. De toute façon maintenant qu'il avait réveillé Erick, il n'y avait plus rien à faire d'autre que d'attendre le spectcle... et quel spectacle pensait il... la vision qui lui vint à l'esprit lui esquissa un sourire, et plus joyeux que jamais, il continuait d'avancer.

Que de monde, pensa t'il... j'aurais du dire à l'empereur de renvoyer les diplomates, ça ne va pas leur faire une bonne impression de voir autant de monde... enfin bon, heureusement que l'empereur lui avait donné une lettre avec le cachet imperial, dans laquelle il était écrit qu'il était bien l'envoyé de l'empereur dans le cadre de cette rencontre...

j'espere que ce diplomate ne va pas être insultant sinon je serais contraint de le tuer...

jackal ce glissa comme une ombre derriere le diplomate en question et seul le plus jeune representant le remarqua sembla le remarquait,

celui qui avait eu quelques minutes plus tôt l'apparence d'une grue, se perdait maintenant dans les habituelles formules de politesse qui était en usage. jackal s'avança directement vers le chevalier, d'une demarche fluide, comme s'il ne bougeait pas ses pieds, mais qu'une force invisible le faisait s'avançer. après s'être avançé entre les deux personnages, de la manière la plus naturelle au monde, il tendit la lettre au diplomate qui reconnut d'office le cachet impérial, celui qui prime sur n'importe quel ordre, si cette homme avait cette lettre, cela voulait dire qu'il était une des personnes les plus importante du royaume...

Excusez-moi messieurs, je suis chargé par l'empereur de mener cette mission diplomatique à bien. pardonnez moi de vous avoir fait déranger Nosqueor, je ne savais pas si je serais arrivé à temps, alors j'ai demandé à ce que vous me remplaçiez, le cas où je n'aurais pas pu acceuillir notre hôte par moi même. je vous en remercie.
désolé seigneur, je me nomme jackal, j'ai été chargé de m'occuper de vous durant votre voyage sur diandom, je suis chargé de vous aider de quelque manières que ce soit. La paix entre nos deux grandes puissances est une chose très chère à notre empereur, aussi nous devons nous entretenir au plus vite sur certains troubles, dont nous avons été victime...
Mais avant cela, je dois vous conduire à vos appartements, avez vous fait bon voyage ?
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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Re: Des bannières et des mouettes [CLOS]

Message par Alexi Keravna Mer 12 Nov 2008 - 23:52

Le navire, accoudé au quai, ballottait mollement. Nosqueor attendait, très digne, que la passerelle apparaisse et que les illustres passagers mettent pied à terre ; Alexi, lui, ne pouvait réprimer un malaise croissant : à l'entrée du vaisseau dans le port, il avait d'un coup cru étouffer, submergé l'espace d'un instant par une sensation indicible qui lui avait comme broyé le cœur. Le jeune homme essayait de chasser le souvenir de ce sentiment fugace, mais peine perdue, le malaise restait. Enfin, la passerelle vint achever de lier le navire à la terre, et la délégation descendit sur le ponton. En tête venait le porteur de la bannière royale, cœur couronné d'or sur fond écarlate, puis un chevalier en armure, particulièrement impressionnant pour Alexi qui n'avait jamais vu une telle chose -Nosqueor, lui, affectait l'air blasé de celui qui a déjà pas mal bourlingué et qui a vu de par le monde trop de merveilles pour encore s'en étonner. Derrière lui descendirent quelques autres personnes, mais l'évidence désignait le chevalier comme meneur du groupe.

Gruidae esquissa un mouvement pour se porter au devant de l'émissaire, mais il fut doublé par un individu sorti de nulle part, qu'il n'avait pas vu approcher. Alexi, les nerfs tendus, sursauta en le voyant apparaître. L'inconnu prit alors la parole.

À son discours, Nosqueor fronça les sourcils, avant de se reprendre. Face aux étrangers, apparence avant tout.


"Jackal, vraiment ? Comme l'assassin des contes de grand-mères ?" lança le diplomate, assez fort pour que les Cœurs entendent, mais trop vite pour qu'on pût l'accuser de délaisser ses hôtes au profit d'un compatriote. Il se tourna vers Robert et enchaîna : "Vous avez de la chance, messire, vous voilà avec trois diplomates au lieu de deux ! Je suis Nosqueor Gruidae, et voici monsieur Keravna. Il débute dans ce métier, et est surtout là en observateur."

Alexi salua Robert avec une retenue presque timide. Il avait du mal à s'empêcher de regarder Jackal à la dérobée. *Jackal … Ce nom est porteur de tant de mal !...* songeait-il. *Comment des parents pourraient-ils prénommer ainsi leur enfant ? Et si c'est un pseudonyme, que veut-il nous dire par là ? Est-ce une menace ?*

Nosqueor, quant à lui, tout en montrant bien qu'il n'avait nullement l'intention de se laisser évincer aussi facilement des négociations, ruminait d'autres pensées. *Je n'ai pas été prévenu de l'arrivée de ce soit-disant Jackal. Son arrivée ne suit pas la procédure habituelle. Pour que l'empereur en personne l'envoie, il doit avoir quelque chose de spécial … et il se passe ici quelque chose de particulier. Il est hors de question que j'abandonne le terrain au premier venu, ou même que je reste ici sans comprendre quel évènement se prépare …*
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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Re: Des bannières et des mouettes [CLOS]

Message par Sxib Sam 15 Nov 2008 - 2:16

Pfff... dans quelle merde je me suis mis.
J'aurais jamais cru que ça puisse peser si lourd ce truc. Ils sont fous d'avoir amené ça sur le bateau, c'est un coup à le faire couler. Moi, un des êtres les plus puissants de ce monde, suis obligé de devoir porter un truc pareil. Quelle honte. Il ne me faut pas oublier mon but. Attirer un Atout. Les Atouts apparaissent quand une carte importante meurt non ?
Il me semble en avoir toute un joli petit groupe à portée de main... Un diplomate Cœur important, un autre Carreau, en plus de l'assassin de l'empereur. Peut-être même pourrais-je m'approcher de l'empereur lui-même. Ce serait vraiment... exquis !

[HRP : notez que Sxib n'a même pas remarqué Alexi (un de sauvé ?)]
Martyn s'approcha discrètement de son supérieur et lui chuchota à l'oreille, assez bassement pour que les carreaux ne l'entendent pas.

"Mes pouvoirs sont à votre disposition si un incident devrait survenir."
*Enfin... quand un incident surviendra ! A cause desdits pouvoirs... héhéhéhé*

Tout cela s'annonce des plus palpitants ! Qu'il me tarde de rencontrer ce cher empereur !
Jackal. Oui, je pense le tuer en premier. Puis ce Gruidae. Et enfin ce Cœur, Begarion, si cela ne suffisait pas à faire rappliquer un de ces maudits Atouts.
Bof ! Au besoin, je massacrerai l'empire entier.
héhéhéhéhéHAHAHAHAHAHA !!!
Oups. Note pour moi-même, penser à ne pas afficher ce sourire aux multiples rangées de dents qui m'est propre physiquement lors de mes suaves pensées...
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Des bannières et des mouettes [CLOS] Empty Re: Des bannières et des mouettes [CLOS]

Message par Robert Begarion Dim 16 Nov 2008 - 23:11

Bavarder n'avait jamais fait partie des préférences de Robert Begarion, d'autant que le propos était purement formaliste. C'est donc avec d'autant plus d'enthousiasme qu'il accepta la proposition du nouveau venu de se rendre directement aux quartiers réservés à la délégation Cœur. Il fit d'ailleurs mine de passer l'éponge sur l'arrivée plus que cavalière dudit personnage, tant l'idée de s'attabler devant un bon morceau de venaison lui donnait des ailes. Robert affecta toutefois le flegme nécessaire à la circonstance, puis s'accorda quelques secondes d'immobilisme pour déterminer les rôles respectifs des trois diplomates.

Le plus âgé était moulé dans son rôle à la perfection, et si ce n'était pas un diplomate de métier, le chevalier voulait bien manger ses épaulières. Le jeune premier qui restait en retrait paraissait plus que suspect à Robert, malgré l'explication hâtive de Nosqueor Gruidae, cet alibi de formation lui semblant idéal pour loger un espion, probablement à la botte de quelque vizir, voire du Roi de Carreau lui-même.

Quant à la présence du troisième larron, le dénommé Jackal à la consonance si peu commune, ce que le commentaire de Gruidae semblait confirmer, Robert ne pouvait en déduire que peu de chose. Il était toutefois évident qu'un incident avait eu lieu dans les instants précédent leur arrivée, d'où cette bousculade du protocole qui, si elle était au goût immédiat du chevalier, n'augurait cependant rien de bon pour l'imperméabilité de sa couverture.

Il sut ce soupçon avéré dès lors que son porte-étendard lui communiqua une discrète mise en garde. Ce brave Martyn possédait probablement quelque don d'empathie et devait donc percevoir la tension entre les officiels carreaux. De coutume, ce n'était pas le genre de pouvoir qu'un Begarion appréciait chez ses subordonnés. Un soldat qui peut sentir fluctuer la résolution de son supérieur de peut pas obéir sans taire ses hésitations de force, et il est de surcroît vulnérable à tout ennemi qu'il ne parvient pas à comprendre.
Néanmoins, dans la situation présente, ce petit extra pouvait devenir gagnant.


Le petit groupe remontait la ruelle, composé des trois diplomates Carreaux et de quatre nobliaux Cœurs, à savoir sire Begarion dans sa rutilante armure, le pseudo Martyn Quin et son fidèle étendard royal, ainsi que Waymar Royce et Vardis Egen, deux chevaliers à l'estomac solide fournissant l'escorte. Le restant de l'équipage indemne avait été réquisitionné pour le déchargement de la caraque, puis aurait quartier libre jusqu'à la fin des négociations, selon les propres termes de Matthos Mervault. Essayant tant bien que mal d'éloigner sa main du pommeau de son épée, Robert affectait un air flegmatique tout en observant Alexi du coin de l'œil.

Oui, ce personnage lui paraissait dangereux.
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Message par Jackal Dim 8 Fév 2009 - 0:12

la discussion semblait partis pour s'éterniser, jackal se sentait mal et étais préssé d'en finir. Cette impatience trouvait son origine dans ses tatouages qui le brulaient, comme autant de langues de feu. De toute évidence ces personnes étaient fortes, et sans doute fort dangereux...
Oh combien l'idée de les massacrer lui était douce, comme un murmure imperciptible porté par le vent lui même. Douce extase provoqué par la tension juste avant une bataille.
Calme toi..., Calme toi... tel étaient les mots que jackal se repetait sans cesse dans sa tête. Et puisque tous désiraient se rendre auprès de l'empereur quoi de plus normal de les y conduire.


Monseigneur, vous devez êtes fatigué de votre voyage, hélas la route est encore longue jusqu'à notre capitale. Partons sans plus attendre...

[excusez moi, le topic se poursuit à la capitale pour les besoins de l'histoire, enfin si vous êtes tous d'accord...
donc je propose de pousuivre dans le même ordre, mais dans un endroit ou l'empereur pourra apparaitre.
si cela derange, prière de ne pas se gener pour me le dire ^_^]
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Message par Robert Begarion Dim 7 Juin 2009 - 13:40

[Mettons donc un lien : la suite ici]
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